J’avais vu Les ailes de l’enfer il y a de cela fort longtemps (peut-être peu de temps après sa sortie) et je n’en avais gardé qu’un très vague souvenir. Cependant, j’avais plutôt dans l’idée qu’il s’agissait d’un film d’action sympathique sans être miraculeux. Mais en fait, je m’étais bien mis l’index dans l’œil.
Ce film est nul. C’est bien simple, y’a rien qui va. Ni le scénario, ni les dialogues, ni les personnages, ni le héros et encore moins sa coupe de cheveux. En fait, dès les premières minutes d’images, on comprend que le film va être une belle bouse à la gloire de nos amis les Rangers des Etats-Unis d’Amérique. Même si pour cela, il faut passer par la pire bande de mécréants que les prisons fédérales puissent compter.
Et dans pire, je n’entends pas par là qu’il s’agit des plus méchants, mais bien des plus grandguignolesques qui soit. Concrètement, les réalisateurs ont pris tous les clichés du malfrat qui pouvaient exister et ils les ont collés dans ce vieux coucou qui part en ruine. Bien sûr, les trois quarts des passagers sont noirs, sauf le grand chef qui est blanc. Forcément, le cerveau ne pouvait être que blanc (ceci étant, John Malkovitch est très bon en Sirius le Virus (oui, vous ne rêvez pas, c’est bien comme ça qu’il est surnommé…)). Et puis le héros (Nicolas Cage, alias J’ai eu un accident de coiffeur).
Sinon, à côté de ça :
- le violeur multirécidiviste, c’est fait.
- le tueur en série, c’est fait.
- le parrain de la drogue, c’est fait.
- la grande folle, c’est fait.
Et puis y’en a encore tout plein d’autres qu’on ne sait pas trop ce qu’ils ont bien pu faire, mais il doit bien y avoir un pyromane, un cannibale, un pédophile, etc. La plupart ne serve à rien en réalité, à part à faire une apparition au générique (y compris M. Greene dont l’arrivée était pourtant intéressante aux dires de Sirius). Au final, il y a tellement de personnages que leur personnalité et leur histoire est tout juste survolée. Ce qui fait qu’il peut leur arriver n’importe quoi, on s’en contrebalance totalement. Et c’est pareil du côté des gentils à dire vrai.
Déjà, on a un gentil Ranger qui se retrouve derrière les barreaux pour dix piges en deux coups de cuillère à pot en tombant dans un piège que, même la plus miro des taupes a vu venir à des kilomètres, et tout ça à quelques mois de la naissance de sa fille. Comme c’est dommage !... Non, en fait, on s’en fiche. Sincèrement, à moins d’avoir quatre ans et demi, il est impossible de ne pas voir le truc venir (et comme le film est interdit aux moins de douze ans). Du coup, le héros passe pour un gros boulet et on a envie de dire que c’est bien fait pour sa mouille. Surtout que, bon, c’est mignon la prison en fait. Ils s’offrent des gâteaux rose fourrés à la noix de coco (et sans aucun sous-entendus graveleux en plus), ils peuvent s’acheter des lapins en peluche, prendre des cours d’origami et c’est limite s’ils ne se mettent pas à pleurer de joie quand leur compagnon de cellule a la chance d’avoir une remise de peine. Le truc crédible à fond (surtout que les autres mettent le feu à leurs draps et tordent leurs barreaux).
Et puis, il y a tous les flics autour qui, pareil, sont un ramassis de clichés : le gros beauf qui dégomme tout ce qui bouge et qui roule dans une caisse rutilante, le petit génie qui sort des citations philosophiques à deux ronds et qui fait suer tout le monde avec ses théories du complot qui s’avèrent vraies, la fliquette à la coupe de cheveux parfaite qui fait du kung-fu et puis le mec dont on ignore le nom et qui suit le gros beauf partout comme son ombre. Et enfin – j’ai failli l’oublier celui-là –, il y a le pote de prison du super gentil qui passe le film à transpirer à grosse goutte parce qu’il a des ennuis de santé mais qu’il est courageux.
A partir de là, je pense que ceux qui n’ont pas vu le film savent déjà globalement ce qu’il se passe dedans. Même si, quelque part, Les ailes de l’enfer brille par sa capacité à manipuler les clichés pour tenter de surprendre le spectateur. Sauf que les idées ont beau être intéressantes, elles sont tellement mal traitées (et maltraitées) qu’on s’ennuie quand même.
Entre la façon dont le héros se retrouve sous les verrous, celle dont il sort de prison (bien sûr, c’est super logique de mettre un type qui a fini de purger sa peine avec des qui rejoignent un bâtiment de haute sécurité), celle dont les grands méchants s’emparent de l’avion (elle sort d’où leur aiguille qu’ils se sont collés sous la peau ?), celle dont le gars des stups brûle sa couverture (il est évident que quand tout va mal autour de vous, c’est le moment de vous mettre encore plus dans la panade à 1 contre 25), et ainsi de suite jusqu’à la fin. Non seulement, ce n’est pas crédible pour un sous mais en plus, c’est tellement débile qu’on a rapidement envie de zapper (ce qui serait dommage parce que ce serait rater la seule réplique drôle du film).
Non, et puis décidemment, cette coupe de cheveux, c’est juste pas possible. Surtout pour le héros d’un film d’action. Et puis vous n’allez pas me faire croire qu’il n’a jamais croisé un coiffeur alors qu’il est rasé de près et que tous ses petits camarades ont la boule à zéro (sauf le sous-Hannibal Lecteur et les latinos (parce que les latinos ne peuvent pas avoir le crâne rasé selon les standards hollywoodiens)).
Bref, 3 me semble être une bonne note.