La fabrique du héros
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Sympathique docu.
Pourtant, au début, j'y croyais pas trop, je trouvais ça un peu mou, notamment à cause d'un concept peu convaincant. Et puis Herzog finit par secouer un peu son spectateur, à montrer que le personnage dont il fait le portrait est très intéressant, ne fut-ce que par son stoïcisme face à son tragique passé. C'est aussi l'occasion de retracer une aventure, de la reconstituer en partie par la parole mais aussi par les décors, les débris qui sont toujours dans cette forêt. De plus, Herzog digresse au bon moment, ce qui permet de rythmer son histoire ; par exemple à plusieurs reprises, Herzog interrompt son intrigue principale et se concentre sur les rêves de la survivante ou encore sur un de ses sauveteurs, la nature, etc. . Au final, le film est très captivant.
Le travail scénique aussi m'a un peu fait peur. Herzog commence son film avec une caméra qui ne bouge pas beaucoup ; ses intervenants sont fixes face à la caméra et débitent leurs histoires platement. Petit à petit la caméra va prendre plus de place. De plus, j'aime beaucoup la manière dont Herzog dirige ses intervenants, que ce soit pour une grossière illustration (l'indien qui montre un briquet et une machette pendant que la voix off de Herzog explique qu'il s'agit là d'outils qui auraient facilité la survie de son intervenant principale) ou montrer les décors, les vestiges du crash, pour faire de la poésie (séquence final ou le caméraman passe au travers du sas d'entrée de la coque.
Et enfin, il y a Juliane Koepcke qui est tout de même incroyable. Bon, je l'avoue, je suis une grosse lopette, un vrai froussard. Mais cette femme, malgré sa petite carrure et son air fragile, semble n'avoir peur de rien. À un moment elle se tient au milieu de la rivière et dit que les eaux sont, entre autres, infestées de croco et de piranhas ; elle ajoute qu'elle sait qu'il ne lui arrivera rien contrairement à ce que les gens croient, ou qu'il n'y a que très peu de chance pour qu'il lui arrive quelque chose, car le courant est assez fort pour qu'aucun bestiole n'ait envie de lui bouffer les jambes. Perso, je n'aurais pas tenté ma chance... surtout quand elle dit que ce n'est pas impossible qu'il arrive quelque chose... ça a beau être rare, je n'aurais pas envie de m'y baigner.
Bref, "Julianes Sturz in den Dschungel" est un film étonnant, passionnant ; il est simplement dommage que le film démarre si mollement (sur 65 minutes, 15 minutes moins bonnes, ça fait tout de même un peu mal).
Créée
le 5 avr. 2016
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