On a coutume de penser qu'on ne peut plus être surpris par le film de monstre classique. Le loup-garou, la momie, Frankenstein ou Dracula, ces figures légendaires ont tellement été exploité qu'il est en effet difficile de ne pas voir clair dans le scénario, la récente catastrophe Wolfman en est encore une preuve.
Ici, c'est le vampire qui est sur le devant de la scène. Enfin, pas tout à fait puisqu'on suit, dès le début, l'enquête d'un journaliste en quête d'un article pour un torchon pour vieux grabataires en manquent de sensations fortes. Ce professionnel du sensationnalisme, interprété par le cabotinant Miguel Ferrer (Morton dans Robocop), va suivre les indices laissés par un tueur visiblement affamé et doté de canines acérées. Mais ce n'est pas tout, puisqu'au lieu de se déplacer sous forme de chauve-souris, il le fait dans un petit coucou noir profond orné de rouge, du plus bel effet...
On le voit donc, le monstre passe au second, voir au troisième plan tant c'est l'enquête puis l'enquêteur lui-même, aux dents peut-être encore plus longues que notre être chimérique, qui sont l'intérêt mis en avant dans le scénario. Scénario très bien ficelé d'ailleurs, avec cependant une baisse de rythme dans le troisième quart.

Mais l'intérêt numéro un du film est son ton, très proche de ce qu'on pouvait trouver dans l'illustre série Les Contes de la Crypte. Les caractères y sont caricaturales, sans être grossiers, les personnages très colorés. On ressent de suite la patte de King, qui se fait une fois de plus adapté, sans être pour autant massacré.
D'ailleurs, et même si les amateurs de gore seront plutôt bien servis (oh le joli gros plan sur une gorge arrachée !), il faut dire qu'il s'agit plus d'un film d'ambiance, qui travaille ses effets dans autre chose que l'horreur au premier degré, que d'un pur bis d'épouvante. En témoigne le final redoutablement réussi, aussi bien visuellement que fondamentalement, qui mélange habilement formel à l'ancienne (brouillard, noir et blanc), et un dénouement, pas vraiment un twist mais tout aussi choquant par son intelligence de récupération de données distillées plus en arrière dans le scénario.

Pas un grand film, mais le très haut du panier bis.
Bavaria
6
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le 15 sept. 2010

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