Un jeune auteur accuse un acteur vieillissant de lui avoir volé l'idée d'un livre et pour se venger, il va le tuer en lui tirant dessus. Sauf que peu de temps après, un projecteur va également le faire passer ad patres en lui tombant dessus. Voilà donc ces deux personnes morts franchir ce qui ressemble au Styx, et il vont être hébergés dans un sublime hôtel qui va être en quelque sorte l'antichambre entre l'enfer et le paradis.
Les ailes de la renommée est le seul film réalisé par Otokar Votocek, mais il a quand même une certaine originalité, qui est de parler du passage de la vie à la mort. Alors oui, c'est assez métaphorique, avec une sorte d'Achéron à capuche qui fait passer les morts vers cet hôtel sur un fleuve qui rappelle le Styx, et le particularité de l'endroit est que les personnes dont le souvenir reste encore vivace dans les esprits des vivants (comme ici Einstein ou Hemingway) vivent dans des suites luxueuses alors que ceux tombés dans l'oubli dorment dans des cloaques. Il en résulte un film vraiment passionnant, sur la vie après la mort et sur le souvenir, avec un trio lui aussi intéressant avec Peter O'Toole (qui faisait ce qu'il voulait sur le plateau et ne buvait pas que de l'eau), Colin Firth et Marie Trintignant qui joue une chanteuse amnésique. On croise aussi dans un petit rôle Andréa Ferreol.
Visuellement, c'est assez travaillé, avec cette lumière d'une grande neutralité, et tout ce système autour de cet hôtel, où je regrette peut-être la fin. Mais en tout cas, si le film a eu son succès lors du festival d'Avoriaz, son énorme bide en salles condamnera la carrière de Otokar Votocek, qui sera davantage connu comme scénariste. A noter qu'en dépit de son casting étranger, Les ailes de la renommée (du nom du livre volé par le personnage de Peter O'Toole) est un film néerlandais.