Au milieu de la brume de Berlin, se cache un ange ou deux ...
Les Ailes du désir met en scène les errances à Berlin de deux anges qui veillent sur les Hommes et perçoivent leurs pensées intimes.
Le rythme du film est particulièrement lent mais de cette manière, il représente une distorsion du temps et une sorte d'éternité dans laquelle évoluent nos anges. Il nous permet également de mieux capter les pensées fugaces des Berlinois à l'instar de ces anges qui tendent l'oreille. Il nous laisse contempler ce Berlin d'après-guerre. Plus de 30 ans après les bombardements, la ville porte encore les stigmates mais l'oeil de Wim Wenders nous les montre avec une grande poésie, une vive émotion. On y voit la fameuse culture underground se déployer parmi les grafs sur le mur et les salles de concert recluses. Le temps reste suspendu ... et comme Damiel, on admire la beauté aérienne de Marion, la trapeziste du cirque.
Ce film vous transportera avant tout par sa fine esthétique, son regard photographique, ses plans-séquences étonnants, par sa capacité à faire de Berlin le personnage principal mais aussi à travers l'histoire touchante d'un ange qui veut devenir mortel pour pouvoir toucher, goûter et sentir celle qu'il aime.
On notera l'intérêt de voir ce film, ne serait-ce que pour le regard mi-énigmatique / mi-transi de Bruno Ganz ... , le rôle surprenant de Peter Falk alias Colombo ou encore la prestation de Nick Cave and the bad seeds.
Cependant, on ne peut se laisser porter par Les Ailes du désir si l'on est un tant soit peu fatigué, distrait ou inattentif. Il nécessite un minimum de concentration pour l'apprécier à sa juste valeur. Alors soyez en condition et précipitez-vous pour aller le regarder !