"Les Amandiers" m'a laissée perplexe. Si Valeria Bruni-Teschi réussit à nous faire ressentir des choses, on ne sait pas vraiment mettre le doigt dessus. Tristesse ? Nostalgie ? Amour ? Peut-être n'en saurons-nous jamais rien, mais toujours est-il qu'il est là, le nuage bleu que dégage son film.
Et que c'est dommage, que les acteurs n'aient pas été au rendez-vous.
Les deux protagonistes, Stella et Etienne, n'ont reçu en tout et pour tout qu'une seule émotion comme direction d'acteurs : l'émerveillement pour l'une, la souffrance pour l'autre. Pourquoi s'enfermer dans de si petits carcans quand l'amour du théâtre révèle tellement plus que ça ? A moins que. A moins que Bruni-Tedeschi n'ait voulu faire des Amandiers une vraie-fausse pièce de théâtre où ses acteurs seraient, comme le valet ou le bourgeois chez Molière, cantonnés à leur registre. Mais dans ce cas, n'aurait-il pas mieux valu s'épargner les dialogues faussement réflexifs sur le théâtre, qui viennent donner au film une fausse amertume dont on se serait passés ?
"Les Amandiers" m'a perdue, et je crois que la réalisatrice s'est aussi perdue, entre le désir de faire un film sur sa jeunesse et l'envie de produire une fiction autonome. Le flou est souvent une réussite, mais cette fois il aurait été bien de parfois faire un focus, ne serait-ce que pour mieux apercevoir les personnages.