Plus grand peintre de portraits féminins au cinéma, et sans aucun doute l'un des plus grands cinéastes de toute l'Histoire, Mizoguchi nous livre ici une histoire d'amour passionnée. Le film débute quasiment comme un vaudeville mais la tension est très vite palpable. Les mouvements d'appareil sont rares et sobres comme toujours et ils sont d'une beauté hallucinante.
Les conditions des maîtres et des servant(e)s sont étudiées au millimètre par Mizoguchi. Comme souvent l'argent est le prétexte de l'histoire, car c'est par l'argent que les ennuis ou les amours peuvent se dévoiler.
La magnifique Kyoko Kagawa, c'est elle la fille cadette dans "Voyage à Tokyo", est ici absolument fantastique et elle rempilera un an plus tard dans l'un des plus beaux films du monde : "L'Intendant Sansho". Kazuo Hasegawa est lui un comédien beaucoup plus expérimenté. Dirigé par Mizoguchi il atteint ici des sommets d'émotion.
En cette année 2024 j'ai revu ce film trois fois (coffret Capricci en 8 films, un coffret absolument indispensable) tellement sa force et sa beauté m'obsèdent.