J’adopte tout à fait le jugement d’André Bazin selon lequel le néo-réalisme italien ne peut commencer qu’avec la Libération. Ossessione (le titre français est stupide et racoleur), tourné en 1943, ne peut donc être qu’un précurseur de ce courant (qui démarrera véritablement avec Rome, ville ouverte de Rossellini). Adaptation et transposition en Italie d’un roman américain de James M. Cain, le film conte l’histoire d’une passion puis d’une destruction par le fait du hasard et du temps qui passe plus que de la destinée ou du désir des protagonistes. Le couple vedette Massimo Girotti - Anna Calami joue sobrement et juste et leurs personnages sont crédibles. Le film comporte toutefois quelques longueurs (défaut récurrent chez Visconti) et a - j’ose le dire - mal vieilli car si son propos est universel, son traitement ne l’est pas. Il est pourtant un témoignage essentiel de cette époque capitale du cinéma mondial et annonce les chefs-d’œuvre à venir du néo-réalisme tels Rome, ville ouverte, déjà cité ou Le Voleur de bicyclette, de Vittorio de Sica.
Maqroll
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le 10 juil. 2013

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