De plus, la vraie bonne idée du film (ceux qui font l'amour sans aimer meurent) est criminellement sous-exploitée: la fameuse parabole avec le SIDA est au final presque inexistante. Restent des qualités esthétiques appréciables et quelques envolées musicales (le passage sous Modern Love de Bowie) et lyriques (le final) marquantes.
L'échec cuisant de son film suivant ne pouvait que m'intimider:ayant acheté les deux films (Mauvais Sang et Les Amants...) ensemble, j'ai mis le deuxième disque sans grande conviction.
Oh bonheur ! Débarrassé de cette foutue "liberté de ton", Carax a pu trouver une liberté d'émotion. Une intrigue plus dépouillée (mais cette fois cohérente et compréhensible) et un jeu plus naturel Ouf ! Le visionnage d'un des plus grands échecs commerciaux (et l'une des plus grandes injustices) du cinéma français fut un soulagement et une excellente surprise. Bien qu'ayant apprécié "Holy Motors", le visionnage de "Mauvais Sang" avait un peu refroidi ma curiosité pour la filmographie de Carax.
Rendu soi-disant génial par sa "liberté de ton", "Mauvais Sang" était justement un peu trop "libre" dans sa narration. Personnellement, je l'ai trouvé totalement décousu, en plus d’être plombé par une influence godardienne trop appuyée (mention spéciale à Juliette Binoche, que j'apprécie d'habitude, donnant l'impression de prendre 10 cachets de Prozac entre chaque phrase).
des comédiens (dont Binoche très impressionnante, de même pour Lavant) ont facilité l'adhésion: les prouesses visuelles m'éblouissaient au lieu de me réveiller, et le destin de ces deux vagabonds m'angoissait au lieu de m'exaspérer.
Un film à voir et à revoir (et parfait pour redorer le blason du ciné d'auteur français auprès des déçus et des sceptiques) !!!
PS: A voir en double programme avec "37.2 le matin" de Beineix. Deux grandes histoires d'amour dont l'accueil fut radicalement différent.