On le sent, Almodovar s’est fait plaisir en réalisant sa comédie la plus gay avec tous ses acteurs fétiches. Même Cruz et Banderas sont de la partie. Malheureusement, il faut aller chercher loin pour comprendre sa métaphore avec la société espagnole actuelle qu’il affirme. Les Amants passagers est une comédie sans structure, on passe du coq à l’âne sans explications. Certes ce n’est pas désagréable, mais ces personnages ultra stéréotypés sont d’une légèreté qui frise le bordel. Seule la séquence dans l’aéroport vide avec les bruits de l’atterrissage en fond est d’une beauté pleine de sens. Ce dix-neuvième long-métrage de Pedro Almodovar marque son grand retour dans la comédie pure. Finalement, on se demande si Les Amants passagers n’est pas le fruit de toutes les tensions et tous les fantasmes qui se tramaient dans la tête du cinéaste.