Je me suis engagée dans le visionnage de ce film avec une sorte de masochisme assumé. En effet, une adaptation d'un "roman" de Stephenie Meyer (productrice en plus)? Avais-je bien tous mes neurones avec moi à ce moment là? LA Stephenie Meyer qui a commis le crime de lèse-littérature et de lèse-créature mythique qu'est la saga Twilight!
Au bout d'une bonne demi heure de film, la seule question qui je me posais était : comment la bonne femme qui a commis Bella Swan et fait briller les vampires au soleil a pu écrire une histoire intéressante et des personnages à l'avenant? J'avoue que cela me dépasse.
Et donc, ces Ames Vagabondes sont vraiment à suivre!
La jeune Mélanie vit dans un monde qui a été envahit sans bruit et sans fureur par une race d'aliens parasites. Peu d'humains encore conscients demeurent et elle se fait capturer au début du film et se voit implanter, Vagabonde, âme (daphnie) alien fraichement arrivée d'un autre monde.
Autant Mélanie est dure à cuire et pleine de feu, autant Vagabonde est douce et docile. Justement entre Mélanie qui refuse de disparaitre en silence et Vagabonde, sensible à ses souvenirs et à ses sentiments, se noue une relation symbiotique (bien obligées) et les voilà toutes 2 parties à la recherche d'autres survivants, finalement alliées contre la blonde et froide Traqueuse légèrement obsessionnelle qui veut soumettre les humains à tout prix.
Mel et Gaby trouveront refuge chez l'oncle Jeb et seront un peu embêtées quand chacune d'elle aura des sentiments pour un jeune homme différent.
Le côté sentimental gnangan n'est pas le point central de cette histoire. Certes les relations de Vagabonde avec Ian, l'humain qui aime l'alien à l'intérieur de Mélanie, sont importantes pour son évolution et son appréciation de la vie humaine mais la relation importante se situe entre les jeunes femmes (encore que je ne suis pas sûre que Vagabonde soit une fille à la base mais ça n'a pas d'importance).
Saoirse Ronan fait un travail excellent pour transmettre une schizophrénie qui n'en est pas une.
Le scénario l'aide en étant intéressant, pas forcément trépident (c'est même plutôt lent) mais cette histoire assez simple d'acceptation de l'autre et de paix intérieure est prenante.
Les dilemmes entre le 2 personnalités sont simples mais subtilement traités.
Andrew Nicol, quant à lui, retrouve presque son feeling de "Bienvenu à Gattaca". Le présent film n'a ni la richesse ni la portée de celui-ci mais Nicol sait créer un monde dystopique à souhait sous un vernie de perfection.
Le film n'est pas exempt de défauts et certains personnages auraient mérités d'être plus approfondis à la place de trop longs silences parfois mais rien de catastrophique.
Le casting avec Ronan, William Hurt et Diane Kruger en tête n'a pas à rougir et même les 2 types amoureux ne sont pas totalement transparents et fades (comme quoi on peut arriver à faire un triangle amoureux intéressant et avec des enjeux parfois, du moment que c'est un quadrilatère!).
Une vraiment bonne surprise qui mérite qu'on lui donne sa chance.