Les Âmes Vagabondes, adaptation du roman éponyme de Stephenie Meyer, réalisé par Andrew Niccol à qui l'on doit le très passable Time Out. Autant dire que pour ma part, j'étais tout de même assez soucieux de savoir comment ce roman que j'ai adoré allait être adapté. Je ne ferais pas de comparaison avec Twilight excepté une seule, de toutes façons d'autre le feront à ma place. Alors qu'en est-il finalement après visionnage du film ?
Commençons par parler de l'adaptation, même s'il est vrai qu'une bonne adaptation ne fait pas forcément un bon film, c'est évident. L’adaptation de The Host est réussit, n'ayons pas peur des mots, Niccol a fait du bon boulot. Chaque détails importants de l'histoire ont été soigneusement mis de côté pour être intégrés au scénario final. Car si le film fonctionne sur ce point, c'est surtout par ce qu'il parvient à adapter le roman en rendant l'ensemble clair, mais également en en faisant un film cohérent et qui se laisse suivre sans problème. A côté de cela, le film se permet tout de même d'intégrer des petites scènes issues du roman, qui n'apporteront pas forcément grand chose à l'histoire finale, mais qui raviront les fans. En somme l'adaptation essai de trouver le juste milieu entre ce qu'il faut pour un film et pour plaire aux lecteurs d'origine.
Le scénario en lui-même finalement, sans tenir compte de l'adaptation, raconte une histoire sur l'amour et sur la puissance de ce sentiment. Tout ceci intégré bien entendu, dans un univers de science-fiction plutôt bien maîtrisé, qui ne tombe jamais dans l'outrance, ce qui n'est d'ailleurs pas le but. Nous sommes ici sur Terre après une invasion extra-terrestre, une invasion intrinsèque, comme en témoignent d'ailleurs les dialogues entre l'humaine Melanie Stryder et Vagabonde, l'alien qui a prit possession de son corps. Pas de vaisseau spatiaux ici, seulement des aliens qui colonisent une planète dans le but de la parfaire, apportant avec eux leur savoir et leur mode de vie. Sur ce point il faut d'ailleurs souligner qu'un étrange sentiment se dégage, celui du dégoût, car si ces Âmes viennent visiblement avec de bonnes intentions, leurs actes aussi pacifiques soient-ils résonnent pourtant en écho avec l’extinction de l'humanité qu'ils ont provoqués. Le film est sur ce point là en proposant deux points de vues, celui des Âmes et celui des humains encore résistants à l'invasion. Le spectateur pourra même être amené à peser le pour et le contre de cette situation, chose à laquelle le film ne nous préparait pas forcément, mais qui forme alors dans le scénario, une surprise plutôt agréable et bienvenue. Ne pas être qu'un simple spectateur de cette histoire, mais essayer d'en comprendre tous les aspects.
Dernier point du scénario à souligner, les personnages, qui ne sont ici pas creux. Unique comparaison que je ferais à Twilight, les personnages de la saga vampiriques avaient été injustement tournés en ridicules à l'écran, ce qui n'est pas le cas de ceux des Âmes Vagabondes, clichés certes mais pas creux. Indéniablement l'une des grandes forces du long-métrage c'est Saoirse Ronan, qui incarne impeccablement Melanie et Vagabonde, la jeune actrice que l'on avait remarqué déjà dans Lovely Bones, Reviens-moi et plus récemment Hanna, prouve une fois de plus qu'elle est une comédienne caméléon qui interprète ses rôles avec beaucoup de convictions. Le beau Max Irons quant à lui donne parfaitement la réplique à Ronan, l'acteur impose sa plastique sans pour autant tomber dans le pathétique, bien que le jeu soit à parfaire c'est certain. Jake Abel est plus intéressant dans le rôle de Ian, son jeu nuancé apporte quelque chose d'intéressant et d'efficace. William Hurt quant à lui donne un ton un peu plus léger à cette histoire parfois sous tension, ce qui est d'ailleurs appréciable, l'oncle Jeb du roman est bel et bien convaincant à l'écran. Le petit Jamie est incarné par le jeune Chandler Canterbury que l'on a déjà vu dans L'Etrange Histoire de Benjamin Button et Prédictions, l'acteur correspond et joue le rôle sans grandes difficultés. Diane Kruger quant à elle incarne la Traqueuse, un personnage intimidant, malveillant, presque malsain même, l'actrice s'en sort parfaitement. Pour finir soulignons que l'apparition d'Emily Browning est très appréciable !
Voilà de quoi il en retourne des Âmes Vagabondes, un long-métrage convaincant, une adaptation qui rend hommage aux fans et qui n'en n'oublie pas pourtant de rendre le film intéressant pour le reste du public. Pas un grand film mais néanmoins une adaptation qui a ravi le fan du roman que je suis.