Les amoureux de Marianne par inspecteurmorvandieu

Dans une province profonde, un employé, Berton, (Jean Brochard, dans un rôle sympathique une fois n'est pas coutume) se présente contre son patron autoritaire et mesquin (André Luguet).

C'est un Clochemerle électoral qui ne porte pas bien loin, "enrichi" par un médiocre avatar de Roméo et Juliette -les enfants des deux candidats- et qui ne donne pas le reflet politique de la Quatrième République qu'on pouvait espérer. On voit Berton et ses amis solliciter vainement les soutiens de l'Eglise, de l'aristocratie à travers un marquis coincé dans ses souvenirs de famille, de l'extrême-gauche représentée par un artisan hostile.

Mais, en définitive, c'est le grand capital, les riches, corrupteurs et manipulateurs, que dénonce l'esprit volontiers populiste du film. Malheureusement, tout est caricaturé et, dès lors, sans grande signification sur l'époque. André Luguet surjoue -pour ne pas dire qu'il cabotine- le potentat local qui a ses obligés; Gaby Morlay, en tête du générique mais second rôle, joue son épouse sotte et gaffeuse avec peu d'inspiration. A leur décharge, Il faut convenir que les caractères sont grossiers et les dialogues parfois franchement bêtes.

On aurait voulu une satire politique ou une fantaisie rurale; on a du boulevard futile.