Ah le mariage républicain !
Deux beaux oiseaux, enfermés de leur plein gré depuis près de deux décennies, se déclarent l'amour pour une nouvelle fois. Loin d'être des imbéciles, ils se torturent, ils s'avouent tant, se mentent qu'à eux mêmes, toujours dans l'espoir de ne blesser que leur ego, jamais un autre.
A la fin, la meuf elle meurt, en se faisant couler un somnifère à durée indéterminée. Et c'est là que Jouvy (bon?) prend une tournure carrément dingue, il l'aime d'un même pied, il s'en foutrait presque parce qu'au fond de lui, elle est morte comme elle l'a aimé, d'un même élan, et que ça lui suffit à dire qu'il est un type extra.
D'ailleurs on reconnaitra l'île saint Louis et le fameux coude tant filmé ! D'ailleurs on ... ne reconnaitra que ça, Paris ayant disparu dans le noir.
Le film est globalement excellent, aussi triste qu'un film français de l'époque puisse être. C'est d'ailleurs la condition sine qua non. D'ailleurs je lui enlève deux points parce qu'il n'est pas assez triste. Il m'aurait fallu plus de morts, plus de larmes et plus de Jeanson qui pleure des lignes et des lignes de texte pour nous faire pleurer. Et alors, comme l'histoire du dormeur qui rêve d'un autre dormeur, tous, unis, nous aurions pleurer en pensant à un autre pleureur. C'est le cercle vertueux du cinéma français !
Louis Jouvet qui s'écrie "en avant la musique" c'est très bon. D'ailleurs quand j'irai le revoir à Montmartre je lui en ferai part. Parce que la dernière fois c'était pas très flamboyant, j'ai galéré à trouver sa tombe, puis j'ai été distrait par un chat noir et hirsute. J'ai pas osé le caresser mais mon pote si. Je voulais pas attraper le talent vous voyez.