Un triptyque amoureux, une tête blonde fait office de figure centrale, bordée par deux volets qui se regardent face à face, sans jamais pouvoir s’accoler à l’adoré.
Ne vous attendez pas à de l'audace scénaristique, et pour cause : on sait comment finissent les histoires d’amour triangulaire. Et si l’inexorable dénouement était attendu, il apparaît comme essentiel. Même la réalisation un peu bancale ne m’a pas tant dérangée : les plans sont recherchés, expérimentaux et restent justes même teintés de l’ironie de Xavier Dolan. Des couleurs, des références parfois latentes, parfois maladroites, des scènes intimes pudiques qui pourtant mettent à nu les incertitudes des sentiments avec un certain réalisme... Et puis une utilisation outrancière de ralentis accordés à des notes qui nous parlent à tous. Au final même si il frise de peu le parodique, le tableau fonctionne.
Puis les personnages nous agacent, nous mettent dans l’embarras tout en nous charmant. On pardonne leurs vices, leurs tentatives puériles et désespérées, leur élocution indécise, leur naïveté et leur narcissisme parce-que tout ça est inhérent à leur humanité. À la notre aussi.