Critique «  Les amours imaginaires » : Bang bang my baby shot me down…

Si certaines choses dans la réalisation très Xavier Dolan agacent comme les plans séquence zoom/dezoom, cadrages focus à la manière d'un documentaire, les silences pesants ou de musiques assourdissantes et récurrentes. les accents canadiens, la fâcheuse tendance qu'a Dolan de s’autoproduire et d'enchainer certaines scènes qui vous donnent le tourni et la nausée tant elles sont vertigineuses et remuantes, sauf qu’ici, pour ce film les choses sont différentes.

Ici qu'ici toutes ces choses trouvent un fondement et appuient le malaise du sentiment amoureux et toutes ses turpitudes :le manque, la jalousie, la folie, l'obsession. Mais plus que tout ce film traite de l'obsession amoureuses et ses tourments et conséquences : quid de l'amour quand il n'est pas partagé et peut étre même seulement imaginé ? Quid de l'amour et ce qu'il peut amener à faire quand la personne aimé est idéalisée ? Y a t'il encore de l'amour quand cette même personne n'est plus sur son piédestal? Dolan traite avec brillo de l'emprise et la folie amoureuse , du mal être des jeunes en quête de sens et d'amour.

Les acteurs sont parfaitement dirigés on sent
la tension, La hainc, la jalousie et la tension
dramatique qui ne fait que croitre. La mise en scène réaliste, la direction artistique, les jeux d'acteurs ne peuvent que nous laisser emphatique et en pleine immersion.

Une prestation incroyables des acteurs et un véritable questionnement douloureux sur la grandeur et la décadence d'aimer sans être aimé et un véritable questionnement/ambiguité finalement sur tout le film : s'agit il de véritable amour ou simplement une folie érotomane, résultante de quoi tout cela n'aurait été qu'imaginé et non réel. La fin est excellente et laisse planer le doute et le malaise.

Toujours assez mitigée sur le cinéma de Dolan pour lequel je peux avoir de véritables coups de cœur (ma vie avec John F. Donovan/ juste avant la fin du monde) autant d'autres peuvent me laisser sceptique (J'ai tué ma mère) m'amenant a adorer détester et détester adorer Dolan qui fait souvent preuve de suffisance, narcissisme dans son cinéma et thème qu'il aborde mais la : véritable chef d'œuvre : qui déploie toute sa force dans son ambiguïté, par la violence du sentiment amoureux tel qu'il est ou tel qu'il est projeté / imaginé, les conséquences physiques et psychiques qui en découle.

L'errance d'aimer et ne pas être aimé, la manipulation..énormément de thèmes abordés, une tension incroyable tout le long du film et un réalisme poignant et immersif. À amour frustré, à sentiments piétinés : tous les coups sont permis.

Claudia_Chml
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le 28 juil. 2022

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