Insolente volupté des êtres
Faire un film sur un triangle amoureux mettant en scène la jeunesse (même bobo !) n'est pas en soit une révolution cinématographique on ne va pas se le cacher. Faire un film avec une BO sympa, d'autres le font. Faire un film en insérant des entretiens c'est le fun mais pas nouveau. Alors, vous allez me dire, pourquoi un 9 et un <3?
Dans ce film, l'amour est présenté comme un jeu implacable où les protagonistes sont comme des pions aux destins prédéterminés et soumis aux envies du roi Nicolas. Pourtant, ce film est bien. Vraiment très bien : mise en scène étudiée, plans adroitement choisis, personnages sincères, et musiques crédibles. Oui, mais bon ce n'est pas révolutionnaire. Et pourtant si.
Dans ce film il y a son univers, son empreinte, son ingéniosité de filmer la jeunesse malgré son âge avec une justesse, une acuité et une acidité déconcertantes.
Dans ce film, il y a du vrai et beaucoup de place au doute, à l'introspection que ce soit grâce à ce trio infernal ou grâce à ces inconnus interrogés qui contribuent à vous pousser à la réflexion, à vous mettre dans une position de voyeur gêné qui assiste au dévoilement de leur intimité un peu comme si vous étiez le psy celui qui leur a posé toutes ces questions. Et puis ce trio, il a quelque chose de fort lui aussi. Marie, Francis et Nicolas c'est un peu nous aussi. On joue pour gagner ce jeu de séduction mais on y laisse souvent aussi des plumes.
En tout cas, Dolan a réussi à donner une âme à ces "amours imaginaires". Si les "amours" sont inexistants, vous pouvez toujours chercher l"Amour" qu'il distille dans ses oeuvres pour le cinéma et qu'on retrouve avec un plaisir...réel.
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