Les Amours imaginaires par intermittences
Ce film est visuellement très captivant. Tout semble avoir été soigneusement travaillé: la photographie, la musique, l'histoire et les procédés purement cinématographiques.
Les ralentis, souvent critiqués, relèvent selon moi d'une considération des spectateurs de la part du réalisateur (sûrement pas intentionnelle) qui se plongent dans l'état d'esprit des personnages et ont le temps de s'imprègnent du mouvement autant des sentiments que du corps magnifiquement filmé et mis en valeur.
Le montage des plans - entrecoupés par la lumière intermittente- qui met en parallèle: le visage de Nicolas, la sculpture du corps masculin et les dessins de Cocteau, le tout accompagné de la musique de "The Knife, frôle la perfection.
Je n'ai trouvée aucune longueur dans ce film.
Les séquences des interviews insérés ont étés légèrement déroutants au début mais très drôles et ajoutent une dynamique intéressante au film.
Toutes les références sont particulièrement pertinentes et contribuent à l'appréciation du film.
Les plans colorés: rouge, vert, jaune et bleu accompagnés de la musique classique (notamment de Chopin) sont imprégnés de la sensualité, de la douceur et de la beauté des corps, autant masculins que féminin, mis en valeur par la couleur elle-même et les ralentis qui en pointent la délicatesse. Le plan bleu a été particulièrement saisissant.
De ce deuxième long-métrage du jeune réalisateur ressort une maturité qui n'en reste pas moins imprégnée de la jeunesse et de sa complexité.
Ce film est une vraie bouffée d'air frais parmi tous ces films commerciaux dont on est bombardés et qui sont dénoués de toute créativité et originalité, de toute approche cinématographique dans ce qu'elle a d'artistique. "Les Amours Imaginaires" fait une belle exception.