Titre antiphrasique pour un film atypique très écrit (dialogues de Jean Giraudoux). Robert Bresson fait démarrer Les anges du péché comme un film de gang ou de casse. Cela surprend car le gang pressenti regroupe quelques sœurs et leur mère supérieure ! Le lieu de l’action est celui d’un couvent d’un ordre particulier puisque des prisonnières dites « réhabilitées » tentent d’y retrouver le bon chemin, celui de la rédemption.
Bresson filme ce cloître comme une prison. Dans ce lieu fermé, l’espace « privé » n’est-il pas dénommé cellule ? L’édifice est affublé de quelques barreaux que le cinéaste n’hésite pas à exploiter dans sa mise en scène. Les anges du péché ne s'échappera guère de ce couvent-prison. Nous avons affaire ici à un quasi huis clos. Même l’enquête policière sera traitée en quelques scènes courtes. Elle sera la source de l’image finale du film.