Bien avant le mythique "Easy Rider" de Fonda et Hopper, un autre film de motards vénères annonçait déjà la venue prochaine d'un Nouvel Hollywood né des cendres du final sanglant et traumatisant du "Bonnie and Clyde" d'Arthur Penn: "Les anges sauvages" de Roger Corman, déjà avec Peter Fonda.
Bien loin de l'ode contestataire à la liberté du film culte susmentionné, "Les anges sauvages" est une entreprise purement et simplement mercantile et roublarde (pléonasme quand on parle de Corman), une série B fauchée qui tente de surfer maladroitement sur la réputation scandaleuse et pleine de souffre des ennemis publics number one de l'Amérique de l'époque, les Hell's Angels.
Le scénario, rachitique, est un prétexte à balancer de la bécane qui rutile, de la baston pas très bien filmée, quelques beuveries frôlant l'orgie et des embryons de scènes qui auront sûrement choqué l'audience mainstream de l'époque mais qui accusent aujourd'hui de sérieuses rides.
Réponse tardive à "L'équipée sauvage" bien inoffensive de Brando, "Les anges sauvages" est une curiosité à voir surtout pour son casting comprenant entre autres Peter Fonda, Nancy Sinatra, Bruce Dern et Diane Ladd (qui enfanteront plus tard Laura "Sailor et Lula" Dern) et pour les prémisses d'un nouveau cinéma bien plus rentre-dedans que le film de Corman semble annoncé, davantage que pour ses qualités artistiques.