New York, 1926. Alors que Gellert Grindelwald (Johnny Depp), Mage Noir extrêmement dangereux, fait peser une menace sur le monde des sorciers, le magizoologiste Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne) débarque à New York. Il ignore que les tensions entre moldus et sorciers sont à leur comble, la ville étant secouée par des événements magiques inquiétants. Pour ajouter au désordre, le moldu Jacob Kowalski (Dan Fogler) ouvre par mégarde la valise de Dragonneau, laissant échapper les nombreux animaux magiques qu’elle contient, tandis que Dragonneau est recherché par le Magical Congress of the USA (MACUSA), pour avoir enfreint le règlement des sorciers…
On ne pouvait pas quitter l’univers d’Harry Potter sans une pointe de regret. David Yates non plus, visiblement. C’est pourquoi il s‘adjoint les services de J.K. Rowling elle-même pour écrire le scénario d’une nouvelle saga cinématographique se déroulant dans le même univers, mais plus de 70 ans auparavant.
Si l’ambiance du New York des années 1920 tranche de manière radicale avec le ton des Harry Potter, c’est avec le même émerveillement que devant le premier épisode de Chris Columbus, dont Yates se révèle sans doute pour la première fois un aussi digne héritier, qu’on découvre le monde caché à l’intérieur de la valise de Norbert Dragonneau, et ses fascinants animaux fantastiques. Un émerveillement souligné par la photographie de Philippe Rousselot, superbe comme à son habitude, ainsi que par la musique éclatante de James Newton Howard, riches en nouveaux thèmes, qui réussit à donner une forte identité à la saga naissante, avec la même réussite que John Williams en son temps.
Si la chasse aux animaux n'a aucune attache importante avec le scénario, on la suit pourtant avec un vrai plaisir, d’autant qu’elle est racontée avec beaucoup d’humour, retrouvant un ton léger, dans la veine parfaite de Columbus, les scènes avec les animaux remplaçant en fait les scènes d'ambiance de Poudlard dans la saga Harry Potter. Le reste du scénario n'en est pas moins plus sombre, et vient compenser juste ce qu’il faut le ton comique du film, que l'on pourrait trouver trop appuyé sans cela, d'autant que, malgré les apparences, le film distille - parfois discrètement - de très nombreux détails posant des bases riches et prometteuses pour la suite.
Enfin, le casting se révèle, à l’image des Harry Potter originaux, parfait, du fragile Eddie Redmayne, au regard pétillant, à l’hilarant Dan Fogler, terriblement attachant, en passant bien sûr par Katherine Waterston, pleine de charme, de douceur et de personnalité, seul Colin Farrell jouant un méchant pas assez ambigu par rapport à son potentiel de départ (ce qui ne l'empêche pas d'être très correct dans le rôle). Mais la vraie réussite du casting, due à Fiona Weir, dont le flair semble toujours intact, c’est évidemment l’introduction de Johnny Depp en méchant de luxe. En quelques secondes d’apparition, il révèle déjà tout son charisme, et n’annonce que du bon pour la suite, où il occupera (normalement) un rôle prédominant.
Ainsi, contrairement à ce que l'on pourrait croire, non, Les Animaux fantastiques ne sont pas qu’un produit dérivé d’Harry Potter, c’est bel et bien le début d’une vraie saga, une saga qui s’annonce tout aussi magique, et qui parvient dès le premier épisode à s’émanciper complètement de la tutelle de son aînée… De quoi nous faire largement saliver quant aux quatre épisodes qui vont suivre !