Dans les sorties cinéma les plus attendues en 2016, nul doute que Les Animaux Fantastiques figurait en haut de la liste. Premier spin-off de l'univers Harry Potter, ce film sortait quelque part déjà gagnant, s'attirant l'attention d'une horde de fans ayant grandi avec le héros. Cela fait déjà cinq ans que le dernier film de la saga, Harry Potter et les Reliques de la Mort : 2ème Partie, était sorti. Avec cet événement, c'est un peu toute l'enfance d'une grande partie d'entre nous qui s'achevait. Aujourd'hui s'ouvre une nouvelle saga, espérons qu'elle vaille le détour. Lumos !
Exit les Harry, Ron et Hermione. Les Animaux Fantastiques nous propose un retour dans le passé, où l'intérêt n'est pas d'aller chercher des reliques ou des objets mystérieux, mais bien de suivre la trace de créatures magiques. Dès l'écran d'ouverture, le très célèbre thème de Harry Potter se fait entendre, petite pointe de fan-service qui met le spectateur dans les meilleures conditions pour se sentir dans un univers familier. Toutefois, cela s'arrête là, car étonnamment, le film parvient bien à couper les ponts avec la précédente saga, ne se contentant pas de servir ce qui nous a déjà été proposé.
Outre-Atlantique, c'est une autre ambiance qui règne. Point d'école de sorciers isolée, pleine de mystère et de magie. Cette fois, le spectateur est bien dans le monde réel. Enfin, pas tout à fait. En réalité, le film joue en permanence sur les différences entre réalité et magie, et surtout sur les interférences qui peuvent parfois surgir et exposer le monde magie aux "No-Maj", terme américain préféré ici au "Moldu" employé par les anglais. En revanche, l'humour que l'on retrouve dans les films de la saga Harry Potter se retrouve ici à travers des petits gags et répliques bien placées.
Plus américanisé, Les Animaux Fantastiques a un côté plus hollywoodien, mais, à mes yeux, ne s'est pas vautré dans les clichés. Bien entendu, il suit certains stéréotypes scénaristiques standards dont il est difficile de s'affranchir pour ne pas rompre une dynamique, et également être en mesure de conserver l'attention de son public. Cependant, à aucun moment on ne sent de platitude, tant dans l'émotion ressentie que dans la relation qui lie le spectateurs aux protagonistes.
En effet, les deux personnages principaux (Norbert Dragonneau et Jacob Kowalski) m'ont séduit non pas par leur charisme, mais par leur simplicité. Le premier dégage une certaine innocence et une passion et une fascination enfantines pour ce qu'il entreprend et ce qu'il découvre. Le second fait rire malgré lui mais aussi volontairement, et ne peut qu'attirer la sympathie par son allure de bonhomme bedonnant mais attachant. Cette simplicité génère une véritable proximité avec le spectateur, qui ne se contente pas de suivre les aventures des héros, mais est littéralement invité par eux à les vivre avec eux.
Au-delà de cela, le film traite également de sujets plus sérieux, comme le mal-être, le rejet et la souffrance, des thèmes déjà très présents dans la saga Harry Potter, notamment au travers du personnage de Tom Jedusor. Cela permet ainsi de contrebalancer l'apparente candeur dont fait preuve le film et de lui donner une dimension sombre tout à fait bienvenue, qui saura aussi toucher le spectateur grâce à un passage qui m'a beaucoup ému.
Le film n'a pas été confié à un débutant, puisque David Yates avait déjà réalisé les quatre derniers films de la saga Harry Potter. Dans Les Animaux Fantastiques, il parvient à conserver leur âme dans un nouveau contexte, sans tomber dans le piège de la redite. Là où le film m'a surpris, c'est dans sa démarche qui est non pas de jouer la carte de la superproduction hollywoodienne, avec des personnages stéréotypés et lisses, mais bien des personnages vrais, auquel le spectateur peut réellement s'identifier.
Comme dit précédemment, en mettant le spectateur au niveau des protagonistes, celui-ci parvient réellement à s'impliquer et à vraiment vivre cette belle aventure. D'un point de vue personnel, ce film m'a beaucoup touché et plu, au point de songer à aller le voir une seconde fois. Dynamique, enjoué, beau et entraînant, il ouvre avec brio une nouvelle saga pleine de magie qu'il m'empresse de continuer à découvrir.