La saga Harry Potter, pour la plupart des gens normalement constitués, c’est du bonheur en barre. Qu’il s’agisse des livres ou des films, chacun à son chouchou, celui qu’il aime moins, son personnage fétiche, sa créature préférée. L’univers créé par Rowling et retranscrit des les films est si vaste, si bien construit, si complexe et si spectaculaire que forcément, lorsque le stock de film et de livre est écoulé, ça créé un petit manque. On a beau relire et revoir The Prisonner of Azkaban (oui, c’est lui mon préféré, mais vous pouvez vous faire les autres), la magie reste, l’enthousiasme aussi, mais ce n’est plus ce que c’était au départ. Le plaisir de découvrir de nouvelles trouvailles, la sensations d’entrer plus profondément dans un nouveau monde, d’en apprendre toujours plus.


Alors forcément, lorsque Rowling se lance dans Fantastic beasts, on ne peut qu’être enthousiaste. Mieux que des scènes coupées au montage, mieux que des bonus inédits, une nouvelle oeuvre pour se délecter de l’univers de l’auteure. Que demande le peuple ?


J’avoue avoir résisté à la tentation de mettre mon nez dans l’oeuvre de Rowling jusqu’à aujourd’hui. Le film a eut raison de moi. Ma critique se base donc uniquement sur le film et non sur le fait qu'il soit une adaptation.


Dès les premières minutes, le thème d’Harry Potter vient nous plonger dans l’ambiance. Ramenez à nous toutes ces émotions qui nous ont accompagnés alors que l’on découvrait les aventures du petit sorcier. Ce thème, c’est une promesse : on en a finit avec le binoclar, mais pas avec la magie, accrochez vous à vos fauteuils.


Le problème avec les promesses, c’est que parfois, elles ne sont pas tenues.


Heureusement ici, tout ce qui faisait la magie de la saga est réunis. Une opposition claire entre le monde des moldus et des sorciers (ici bien plus marquée et avec une histoire prenant place principalement dans le monde des no maj’), des créatures extraordinaires (titre oblige), des personnages plein de crainte et/ou de curiosité, de l’obscurité, de l’humour et de l’aventure.
Et même mieux, on se débarrasse des enfants et des adolescents avec leurs réactions parfois agaçantes (quoi que les adultes parfois ne soient pas mieux).


En encrant le récit dans le NY des années 30, Rowling nous offre un terrain de jeu absolument extraordinaire magnifiquement mit en image dans le film.
Visuellement, le film est impeccable et nous transporte à cette époque pleine de contradiction entre la modernité et les vieilles croyances, entre grandeur et décadence humaine.


Du côté de l’histoire, Rowling oblige, elle ne se contente pas d’être une simple histoire de bons et de méchants, de gentils sauvant des créatures et de vilains voulant les tuer. Non.


Son idée de montrer les conséquences du refoulement de la magie par crainte du monde extérieure est tout simplement géniale. Comme des souvenirs traumatiques ou un problème physique quelconque impact sur l’être humain et peuvent développer névroses en tout genre, la magie refoulée, l’horreur d’être différent, la crainte de ne pas répondre aux exigences des autres font des dégâts. Et qui dit magie, dit gros dégâts.


Du côté du personnage principal, nous rencontrons un personnage réservé mais passionné, plus à l’aise avec les créatures qu’il étudie qu’avec les êtres humains, sorciers ou non. Un personnage qui peut énervé avec son regard fuyant et sa tête toujours baissée, mais auquel on vient à s’attacher dès lors qu’on le voit interagir avec ses protégés.
Un type qui n’a rien demandé à personne, que l’on accuse de tous les maux du monde, et qui sauvera les fesses de tout le monde au final. Simple mais efficace. Inutile en effet de rajouter de la complexité puisque le background du film a déjà de bonnes bases incitant à la réflexion et à la curiosité.


Et c’est ce qui fait la magie des créations de Rowling : mélanger le simple et le complexe, le basique et l’étrange, de manière à ce que le lecteur ou le spectateur soit toujours attiré sans jamais être perdu.


Le casting enfin, m’a laissé un peu perplexe au départ.
Mais il s’avère que tous font admirablement bien le job et que l’on en vient à s’attacher bien vite au quatuor particulier que forme ces trois sorciers et ce moldu.
Redmayne, avec son attitude réservée et craintive mais sa détermination solitaire donne vie a son personnage. On a envie de lui relever la tête et de lui mettre un coup de pied au fesses, de replonger son regard dans la réalité, mais sa performance est très bonne et sa transformation lorsqu’il se trouve avec ses petits protégés le rendent très attachant.


Fogler quant à lui, laisse craindre au départ un personnage balourd et gaffeur, mais comme son nouveau compagnon, il se montre plein de surprise. Totalement perdu dans ce monde nouveau, il n’en fait pas moins preuve de bon sens et de courage, apportant au passage à son collègue les bases des rapports humains. Il n’est pas là juste pour faire rire, il n’est pas un simple faire valoir mais un personnage qui a son importance, et c’est appréciable.


Sudol et Waterson quant à elles, nous interprètent deux seoir que tout oppose mais qui se complète plutôt bien au final. On pourrait à la rigueur regretter que l’ex auror n’ait pas plus de niaque (elle s’efface en effet peut être un peu trop), mais au final les deux femmes apportent chacune ce qu’il fallait aux deux hommes et font bien fonctionner l’équipe. (et le sourire de Queenie… A vous faire tomber à la renverse !)


Les autres personnages n’ont certes que peu de temps pour être développé. Même en 2H10, difficile de donner à chacun la place qu’il mérite et de développer tous les personnages. Pourtant, on sent qu’ils sont riche et l’on ne peut s’empêcher de se demander qui il sont véritablement et ce qui les à pousser à devenir ainsi.


J’admet que les Potter réalisé par Yates sont ceux qui m’avaient le moins enjoués. Mais avec ce fantastic beasts, le réalisateur relève le défi avec brio.
Une scénariste de choix, un très bon James Newton Howard à la musique et de bons acteurs pour soutenir une histoire vraiment sympas dans un univers splendidement recréé, difficile de trouver à redire même si quelques petites imperfections de ci de là viennent empêcher les 9 étoiles de couronner ce film.
Un vrai régal pour les grands et les moins grands, à savourer sans modération.

Créée

le 28 févr. 2017

Critique lue 345 fois

Gaby Aisthé

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