Je n'avais pas écrit de critiques depuis un bon bout de temps mais le fait d'avoir été voir le film en avant-première me donne des ailes... soyons clair d'emblée, je suis un inconditionnel de la saga Harry Potter (le genre de vermine qui a relu les livres chaque été pendant des années et revoit les films annuellement), ce qui ne veut pas dire que j'en suis un groupie pour autant. Aussi, n'avais-je aucune attente vis-à-vis de ce film ; c'est rarement le cas pour les spin off et autres produits dérivés car c'est selon moi le meilleur moyen de les comparer aux œuvres antérieures ou originelles et, ce faisant, les inscrire dans une continuité à laquelle il ne doivent pas aspirer (ou a minori dans une moindre mesure). Je ne m'attendais donc qu'au strict minimum, c'est-à-dire à un film prenant place dans l'univers magique de JK Rowling.
C'est ainsi que je me suis laissé surprendre - et c'est bien la seule façon que le film a pu me surprendre - par l'originalité (sans doute la seule) du film qui s'avère être un spin off réussi qui ne dénature en rien la saga originelle. Cela dit, les apartés de la phrase précédente n'auront pas manqué de signaler au lecteur attentif qu'il y a un "mais".
Comme vous l'aurez cependant constaté, ce n'est pas un trop gros mais étant donné que je lui ai attribué une respectable note de 7, ce qui signifie dans ma nomenclature que le film est bon. Le lecteur attentif (et perspicace (et gentil de me lire malgré mes digressions)) l'aura compris : le principal reproche que j'ai à faire à Fantastic Beasts est son manque d'originalité et sa subséquente prévisibilité, non pas que les huit précédents opus échappèrent à ce dernier écueil.
Sans m'étendre afin de ne pas spoiler l'innocent lecteur, je me contenterai de justifier ces écueils en reprochant au film un scénario téléphoné qui, abstraction faite de la magie, aurait pu ressembler à un film random d'Hollywood. Exempt de surprise, le scénar en devient lisible au point que la distinction des différents chapitres voire même leur fil conducteur devient apparent.
La note attribuée n'en a pas trop souffert, car en dépit de tout cela le film reste bon d'un point de vue qualitatif. Ponctué d'humour, de romance (certes potache) et d'action, l'ennui ne s'est pas fait ressentir. On retrouve d'ailleurs les deux premières composantes dans une plus grande proportion que dans chaque film de la saga, ce qui peut occasionner un sentiment de trop-plein tout à fait justifié.
Ça dégouline d'amour, disait la chanson
Du point de vue de la réalisation, les effets spéciaux - visionnés avec la technologie Laser Ultra du Kinepolis - sont tout simplement magnifiques, pour ne pas dire magiques, n'hésitez pas à tenter la 3D ou toute autre technologie plus poussée si vous en avez l'opportunité. "Too much" diront certains mais j'ai pour ma part retrouvé les effets spéciaux tels que l'on a pu les observer dans Harry Potter et l'ordre du phénix. Toujours au niveau de réalisation, je regrette aussi l'absence de John Williams aux commandes de la bande originale qui s'avère insipide voire inexistante.
Les acteurs remplissent également leur rôle de manière satisfaisante, nécessaire mais non suffisantes comme on dit en mathématiques. Cela dit, on s'attache relativement facilement à Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne) avec son air quelque peu ingénu ; ce qui ne l'empêchera pas faire l'affaire pour la suite de la saga comme Daniel Radcliffe l'a fait avant lui. Seul Jacob (Dan Fogler) tire un peu son épingle du jeu grâce à l'humour qu'il apporte au film. En revanche, les soeurs Goldstein (Katherine Waterson & Alison Sudol) ont autant de charisme qu'un pot de géranium, et ne parlons pas de Percival Graves (Colin Farrell) qui nous offre un méchant assez fade.
Ce que je lui pardonne aisément au vu du plot twist à la fin du film. J'avoue avoir hâte de voir Grindewald incarné à l'écran, en espérant que Johnny Depp fasse bien le job!
Des critiques que j'ai eu l'occasion de lire ou même d'entendre, j'admets que, si l'ambiance est là, la magie n'y est pas ou pas totalement. Certains regretteront de ne pas voir le Monde de la Magie "américain" comme on a pu voir celui de Londres, le seul aperçu de celui-ci étant le Ministère de la Magie. On n'a aussi que trop peu l'occasion d'assister à l'art de la Magie, les sortilèges et autres duels étant assez rares.
Qualitativement parlant, Fantastic Beasts se situe dans la continuité de la saga de Harry Potter avec une réalisation assez moyenne, rehaussée par un certain nombres d'éléments tels que la personnalité de certains protagonistes, l'univers et l'humour.