Un agréable et banal moment

On ne peut mentir, on passe un moment divertissant devant ce troisième et inégal opus des animaux fantastiques. Divertissant, mais tout juste. La faute à quoi.

Le film se perd pour tout dire. Il se perd dans deux discours. Le premier est celui de tout le narratif entourant les animaux fantastiques eux-mêmes. Cet univers coloré, naïf et si magique qui, sans être moi même fan de Harry Potter, m'a transporté dans un monde dont l'imaginaire donne envie. On a envie d'ouvrir ces livres pour voir toutes ces créatures espiègles, chapardeuses et fantastiques. C'était la force de cette nouvelle franchise. Le retour à une magie pure, celle de l'enfance.

Par dessus cette naïveté, et c'est là tout le discours de JK Rowling, le passage de l'état d'enfant à l'adulte, s'est surimprimé la gravité du monde des sorciers, sans cette transition qui a mis 4 épisodes de Harry Potter à se mettre en place (sans plus de succès), la survenance réelle du danger et de la mort. Si l'on ajoute à cela la volonté d'illustrer une profondeur politique à ce monde, le risque est grand de se perdre dans ses ambitions.

Hitler et Grindelwald était déjà proche dans les livres, était-il utile de nous resservir la version sorcier de l'incendie du Reichstag en la personne de Kowalski ? Était-il pertinent d'appuyer sur les moyens d'accès du fascisme au pouvoir ? Par la duperie, le mensonge et la manipulation de la vérité ? Et cette créature, le qilin, une allégorie de la démocratie qui, immaculée, saurait trancher le vrai du faux, la sincérité du mensonge ?

Les créatures fantastiques ne sont fantastiques que parce qu'elles nous sont étranges, merveilleusement étranges, car différentes de nous. Ce quilin, cerf blanc du film, est le vrai point noir du récit, qui à force de chercher dans des références historiques, nous perd dans faute de noués émerveiller.