En mettant en scène Die Spinnen, Fritz Lang propose une grande aventure exotique divisée en deux parties, Le Lac d'Or et Le Vaisseau en diamant, pour avoir deux sorties distinctes en salle de Cinéma et dont les deux derniers actes prévus ne verront finalement jamais le jour.
C'est en étant occupé par ce film que le cinéaste allemand ne put travailler sur Le Cabinet du Docteur Caligari, et bien lui en a pris tant il propose là une oeuvre mémorable. On retrouve notamment du Louis Feuillade et surtout du Jules Verne dans Die Spinnen, mais aussi une source d'inspiration pour de nombreux futurs artistes, que ce soit dans le 7 ou 9ème art. Si l'aventure et la découverte d'autres cultures dominent la première partie, la seconde se rapproche plus des thématiques de Lang, à savoir un thriller sombre où l'âme humaine est sondée, plus pour le pire que le meilleur.
Pour ce qui est son troisième (et sixième pour Le Vaisseau en diamant) film, il démontre une grande maîtrise du muet, que ce soit dans l'utilisation juste et non excessive des panneaux ou du rythme. Très dynamique, surtout dans la première partie, il ne cherche pas forcément la cohérence, insistant plus sur les personnages et l'action, deux points qu'il met bien en scène. Fritz Lang bénéficie aussi d'une bande originale de qualité, allant à merveille avec les images, ainsi que de somptueux décors Plusieurs séquences en deviennent assez mémorables, alors qu'il montre aussi une aisance pour créer des effets et tours de magie avec les objets ainsi que sa caméra.
En mettant en scène Die Spinnen, Fritz Lang démontre, à nouveau, sa parfaite maîtrise de la caméra et du cinéma muet, proposant ici un grand film d'aventure exotique où le rythme endiablé prend d'abord le pas sur le scénario, avant de se montrer plus sombre et de mêler un aspect thriller à son oeuvre.