C'est un film en noir et blanc d'Alex Joffé tourné dans le milieu des années 50. J'ai voulu revoir ce film pour la très belle interprétation de Jean-Marc Thibault et ainsi lui rendre hommage, lui qui nous a quitté récemment.
(Risque de spoiler)
L'action se situe à Merival dans un petit village français. Robert Simonet, interprété par Jean-Marc Thibault, est un garagiste modeste qui souhaiterait améliorer sa situation pour lui et sa famille. Le jour d'une course cycliste où il doit concourir, il est appelé au petit matin pour remorquer une voiture gravement endommagée. Il doit alors interrompre la réparation d'une Mercedes appartenant à un couple de touristes allemands. Le lendemain matin, en son absence, le jeune couple vient récupérer sa voiture au garage sans savoir que l'écrou de direction n'a pas été resserré.
Toute la mécanique du film repose sur les plans de l'écrou que l'on voit se dévisser petit à petit au fil de l'histoire tel un compte à rebours qui nous rappelle le danger qui guette les occupants du véhicule.
J'aime également l'ambiguïté morale qui résulte de cette situation. Défendre ses intérêts au mépris de toute moralité et préserver la réputation du garage, ce qui implique de ne rien dire, ne rien faire face à un danger imminent, laisser le destin se charger de la suite des événements, alléger sa conscience. L'accident a peut-être déjà eu lieu. À quoi bon s'en préoccuper.
Mais le garagiste, aidé par différentes personnes, va réagir et une chaîne de solidarité radiophonique et postale se met en place pour tenter de prévenir les occupants du véhicule.
Un moment agréable à passer pour les nostalgiques des années 50.
Petite parenthèse pour évoquer l'acteur qui joue le rôle du mécanicien. C'est Georges Poujouly. Il a interprété Michel, l'ami de Brigitte Fossey dans "jeux interdits".