Pour les non-réfractaires à l'humour TRES chinois.
En 1991, John Woo s’est pris un coup dans la tronche avec l’échec critique et financier de sa Balle dans la Tête. De ce fait, il part sur un projet beaucoup plus personnel et différent de ce qu’il fait d’habitude.
Les Associés est en effet une comédie policière extrêmement musclée (on est chez John Woo, n’oublions pas), avec Chow Yun-Fat (nous sommes chez John Woo, on vous dit) et beaucoup de références au cinéma français de la Nouvelle Vague, le film étant un vague remake de Jules et Jim. Une fois dit tout ça, est-ce que Les Associés est un film digne d’être dans la filmographie d’un des plus grands cinéastes de tous les temps ? Assurément, malgré une première demi-heure extrêmement lente qui pose l’histoire d’une façon plutôt bancale. Le film prend réellement sa pleine mesure quand un des trois personnages, celui de Chow Yun-Fat, s’absente quelque temps du film et qu’on commence à rentrer dans l’intrigue en elle-même, avec des séquences dantesques que seul Woo sait orchestrer. Le mélange entre séquences d’action et humour désolant mais toujours de bonne volonté (il faut voir Chow Yun-Fat balancer un bébé et rigoler comme un niais face caméra en accéléré pour le croire) marche du tonnerre, les acteurs sont quasiment tous très bons (Chow Yun-Fat en abruti est absolument génial et aux antipodes de Tequila Yuen) et Les Associés se trouve être un très bon apport à la filmographie du cinéaste.
Le film n’a franchement pas trop mal vieilli en plus, si ce n’est la musique de Violet Lam, qui est une soupe 90’s comme on n’ose plus en faire aujourd’hui. Drôle et divertissant, Les Associés est un très bon film.