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Sur un scénario de Shuji Terayama, Masahiro Shinoda ouvre les années 70 avec un film profondément nihiliste malgré son ton humoristique. L'histoire se déroule pendant les réformes Tenpo (1842) sous l'ère Edo où Mizuno Tadakuni (ici Mizuno Echizennokami) interdit toutes formes de divertissement, représentations théâtrales, geishas, feux d'artifice etc. Le scénario, difficile à résumer, suit le destin de différents personnages amenés à se révolter contre cette austérité. Hélas nous sommes chez Shinoda, cette révolte n'ira pas bien loin. Le réalisateur semble donc porter un regard désabusé sur son pays. Malgré les révoltes étudiantes entre autres de la fin des années 60 rien n'a changé, les conservateurs dirigent toujours le pays. Cette jeunesse, ou plutôt les nouvelles générations sont incapables de se débarrasser des anciennes générations, à l'image du personnage de Tatsuya Nakadai (approchant alors la quarantaine !), n'arrivant pas à se débarrasser de sa mère afin de vivre une histoire d'amour avec la belle geisha jouée par Shima Iwashita. D'ailleurs Nakadai paraît représenter le regard désabusé du réalisateur, particulièrement dans la phrase finale du film. Comme souvent, Shinoda n'oublie pas ses études théâtrales, le film adapté d'une pièce est en grande partie tourné en studio. Les personnages discutent beaucoup, s'épient, se combattent dans le microcosme d'un quartier d'une grande ville (Tokyo ?). Une œuvre passionnante, faute d'être un grand film, où Shinoda s'amuse. La suite des années 70 sera plus âpre et nettement moins amusante.

Koreyoshi
7
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le 10 nov. 2022

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