J’ai eu du mal à me mettre en tête que ce film était un John Carpenter. Pendant plusieurs minutes, seule la musique me le rappelait. Oscillant sans cesse entre épisode de série télé des années 80 et troisième degré jouissif, il est sans doute l’un des films les plus ambivalents que j’ai vus.
Kurt Russel y campe un routard gros beauf qui se retrouve embarqué dans une intrigue qui le dépasse totalement et à laquelle il ne pigera jamais rien, sur fond de légendes chinoises farfelues et carrément ringardes. On y retrouve aussi la délicieuse Kim Cattral qui deviendra quelques années plus tard Samantha Johns la croqueuse de mâles plus connue du petit écran avec Sex In The City.
Vu en VO avec sous-titrage anglais décalé, j’avoue que je n’ai pas compris l’histoire dans le détail mais de toute façon, je doute que ce soit le but de cet imbroglio scénaristique. Je n’arrive pas encore à comprendre où Carpenter voulait aller, semblant tâtonner entre plusieurs genres, voire plusieurs tons.
Si bien qu’au bout d’un moment on ne cherche plus et on s’amuse devant les penchants narnaresques du film et les petits coups de génie humoristiques qui le jalonnent (lipstick time ! J’en pleure en encore).
Dans le fond, je pense que c’est typiquement le genre de films que certains doivent chouchouter car ils l’ont vu pour la première fois minots. Il y a de l’aventure, des effets spéciaux craignos, un humour autiste et un vrai héros avec un Marcel et une casquette patriotique. Avec des yeux d’adultes, cette charge émotionnelle est moins flagrante mais au final « on passe un bon moment ». C’est aussi simple que ça.