Même pour un non adepte de De Funès, comme c’est mon cas, il faut reconnaitre le savoir faire (qui confine parfois à la formule) de ces "Aventures de Rabbi Jacob".
L’intérêt étant évidemment cette dénonciation par l’humour d’un racisme latent dans la société française ("Comment, Salomon, vous êtes juif ?!"; "Chers Cacher, "Chers Levi"...).
Louis De Funès est ici parfaitement à son aise par son côté franchouillard de mauvaise foi (sans jeu de mots!) et dans son duo avec Claude Giraud, (plus connu pour ses doublages que sa carrière d'acteur), en mode blackface, qui fonctionne plutôt bien (même si nous ne sommes pas au niveau d’un De Funès/Bourvil type "La grande vadrouille") notamment lors de la fameuse scène de danse .
Il faut toutefois passer outre une 1ère partie brouillonne (le passage poussif dans l'usine de chewing gum, les terroristes avec un sosie de Borat) et longuette (l'échange d'identité arrivant à plus de la moitié du récit) ainsi qu'un final mégalo dans sa débauche de moyens (mariage avec hélicoptère & co dans la cour des Invalides). Sans compter que De Funès, malgré les qualités évoquées ci-dessus, peut s’avérer fatiguant en se laissant souvent aller à son habituel numéro de surjeu/hystérie (tout ce qui tourne autours du nom de Pivert, la relation avec sa femme).
A noter 2 apparitions juvéniles réjouissantes: Gerard Damon en terroriste et Miou-Miou en fille de De Funès.