Les rebelles de la forêt.
N'ayant pas d'autres choix que de s'adapter aux lois du Code Hays, les studios Warner Bros laissèrent de côté les films de gangsters qui avaient fait leur réputation pour s'orienter vers un cinéma plus familial. Ainsi naquit cette version de la légende de Robin des Bois, débutée par le cinéaste William Keighley avant que ce dernier ne soit remercié au profit de Michael Curtiz.
Tourné dans un splendide Technicolor faisant ressortir les couleurs criardes comme jamais auparavant, "Les aventures de Robin des Bois" de Curtiz et Keighley est peut-être ce qui ce fait de mieux à l'époque, splendide livre d'images à la beauté renversante et constituant une des plus belles versions de la célèbre légende.
Dans un rôle envisagé dans un premier temps pour James Cagney (qui entrera en conflit avec le studio), Errol Flynn est parfait, tout à la fois bondissant, jovial, romantique et courageux, parfaite incarnation de Robin de Locksley. Face à lui, on retiendra surtout la charmante Olivia de Havilland (qui entretenait une liaison avec Flynn au moment du tournage et avec qui elle formera longtemps un des couples mythiques du cinéma) et les odieux Claude Rains et Basil Rathbone.
Bien qu'un peu longuet et paraissant un brin désuet à notre époque, voir même sage (quoique les morts sont assez violentes, ce qui fait sourire quand on pense que le film a été fait en réponse au Code Hays), "Les aventures de Robin des Bois" conserve encore tout son sens du merveilleux, grâce à un travail magnifique sur la mise en scène et la photographie (superbe duel final entre Flynn et Rathbone) et au talent indéniable de son équipe et de ses interprètes.