Voici un de mes films d'enfance. Il faisait parti de mes films préférés sans que je connaissais les acteurs qui jouaient dedans, à l'exception d'Uma Thurman. C'est vrai que pour elle, on retient souvent Pulp Fiction qui l'a starisée, mais c'est ce film qui l'a fait connaître. Cependant, j'ai eu la mauvaise surprise aujourd'hui de voir que ce film avait bidé (mais du genre total : 8 millions de $ pour 46 millions d'investi) , que Robin Williams ne voulait pas associé son nom à ce film, qu'il avait traumatisé la toute jeune Sarah Polley, que l'Allemagne a totalement détesté ce film et qui est l'un des Gilliam qu'on retient le moins (on préfère retenir des films comme l'Armée des 12 Singes ou Brazil). Moi je dis que ce film devait être réhabilité tant il est bon, sans être le meilleur des Gilliam.



Une ambiance à mi-chemin d'un conte et de la parodie.



Déjà, on remarque que ce film se rapproche beaucoup d'un savant mélange du conte et des parodies façon Monty Python. La réalisation est vraiment pas mal et vieilli très bien, même si on a beaucoup d'effets spéciaux physiques (ce qui explique le coté fake de certaines séquences). Cela dit, j'aime bien cet aspect conte vraiment délirant à la Alice au Pays des Merveilles assumé et le faite que le film brouille les frontières entre le réel et l'imaginaire (comme dans quasiment tous les films de Terry Gilliam). C'est un film à l'image du personnage du Baron, ce que je trouve génial. Ma séquence préféré est dernière course de Berthold, que les pubs Canon de l'époque ont reprise telle quelle dans leur publicité (après ça, Flash peut aller se rhabiller. Ce qui est vraiment une coïncidence folle vu que c'est à cette époque que la série Flash avec le père du Flash actuel était diffusé). La production design est cool, la musique est cool et on a un vrai sentiment d'immersion. Quant aux personnages, cela fait bizarre de voir certains visages.



Théâtre et réalité



Dans le rôle du charismatique Baron, nous avons John Neville. Pour vous situer c'est le général du 5e Élément et qui a joué Sherlock Holmes dans le film Sherlock Holmes Contre Jack l'Eventreur. C'est un personnage à mi-chemin entre son rôle sérieux dans le film de Besson et Don Quichotte. Il est charismatique et sûr que ce qui lui est arrivé est vrai, entraînant la petite Sally Salt dans des aventures incroyables, où il devront trouver des hommes aux capacités extraordinaires. Il est même très difficile à contre-dire et arrive à rassembler tout le monde comme Captain America. Ce qui le rend plus classe.


Tiens en parlant Sally Salt (Sarah Polley). C'est assez dommage que ce film l'ait tellement traumatisée qu'elle avait décidé de ne plus jouer dans des blockbusters par la suite (ce qui ne l'a pas empêché de jouer dans ExistenZ , l'Armée des Morts et Beowulf version Zemmeckis par la suite) qui est la représentation du spectateur dans ce qu'il y a de plus innocent. Un peu comme Lynn d'Hokuto No Ken. C'est une fille qui prend le Baron comme modèle et qui devient au fur et à mesure du film, la voix de la raison. Elle est très attachante et c'est un bon personnage.


Berthold / Desmond (Eric Idle) est un comic relief plutôt marrant et lunatique. L'acteur en est la voix de la raison de la troupe mais le personnage de Berthold est le marrant coureur de l'équipe du Baron. Il ressent les poids des années et est assez difficile à cerner.


Adolphus / Rupert (Charles McKeown) est le tireur de l'équipe. Il forme un duo efficace avec le souffleur Gustavus / Jeremy (Jack Purvis ). Leurs équivalents de la pièce sont anecdotiques mais leur personnage sont plutôt pas mal.


Albrecht / Bill (Winston Dennis) est le grand costaud de l'équipe au cœur d'or. Il est un bourrin attachant et c'est tout. Prisonnier de mercure, c'est un costaud, qui refuse de le considérer comme un costaud (oui, ne cherchez pas de logique).


Les autres personnages sont assez cool pour la plupart.


Roger le Roi de la Lune (Robin Williams) est comme à son habitude. En plus je trouve très bien la double facette du personnage, bien qu'il soit un peu dans le sur-jeu. Dommage que Robin ne croyait pas au succès du film (même s'il avait raison au final) au point de ne pas être crédité à son nom (il est crédité "Ray D. Tutto")


Ariadne (Valentina Cortese) est la Reine de la Lune secrètement amoureuse du Baron avec un tempérament qui fait d'elle une Bianca Castafiore en plus belle.


Vulcain (Oliver Reed) est l'impressionnant forgeron qui est exactement comme la divinité. C'est aussi un homme qui cherche à protéger son mariage avec Venus (jouée par une toute débutante Uma Thurman), que le Baron veut se faire. D'ailleurs, bien que Venus soit assez limité, elle remplit bien sa fonction de déesse envoûtante.


Le sultan (Peter Jeffrey) est un roi ami du Baron et assez joueur. Cependant, ne croyant pas au Baron et à la capacité à ce dernier à réussir son pari, il va malheureusement se faire avoir et déclencher une sacrée guerre pour laver son honneur.


Et enfin le maire Horatio Jackson (Jonathan Pryce) qui ne croit absolument pas aux histoires du Baron, préférant la survie de ses concitoyens à la liberté. Il finira par céder au final mais son coté pragmatique est bien pour trancher avec l'idéalisme et la fantaisie du Baron.



L'Art comme forme de liberté



L'histoire est celui du Baron qui en assiste à une représentation théâtrale de ses aventures et entraîne Sally dans la quête de ses compagnons afin de vaincre les Turcs. Au final, nous avons un conte banal sur un vieux soldat et une fille qui recherche des compagnons qui n'ont plus la vigueur de leur jeunesse. Mais c'est aussi la quête d'un homme qui refuse la mort. Comme je le disais, tout le film brouille les frontières entre la réalité et la fiction. Est-ce que le Baron de Münchausen a vécu toutes ses aventures ? Existe-il un roi de la lune qui a une tête plutôt érudit et qui devient une brute une fois poser sur son corps ? Un nain capable de souffler une bourrasque ? A-t-il voyagé en boulet de canon ? Le film nous permet de nous poser ses questions que même le twist final éclaircit quand même le film mais reste quand même mystérieux sur les aventures.


Au final, tout le film a été raconté du point de vue du Baron


Mais au final, le message du film nous apprend à faire place à l'imagination et au conteur d'histoire au dépend des personnes qui ne jurent que pour le pragmatisme. Un message plutôt classe dans l'aspect conte.



Film sous-estimé



De tout les films de Terry Gilliam que j'ai vu, je le trouve injustement sous-estimé et oublié. Je vous conseille le Film Wars du Fossoyeur qui explique bien plus que je le ferai sur les coulisses de ce film qui est l'un de mes trésors d'enfance. Ce n'est pas le meilleur des films de Terry Gilliam que j'ai vus (Pour moi, c'est l'Armée des 12 Singes et je n'ai pas vu Brazil ou Las Vegas Paranos), mais c'est l'un des premiers où je trouve qui s'est laissé aller à plus de fantasy, chose qui reproduira dans l'Imaginarium du Dr Parnassus (film à voir pour Andrew Garfield en total roue libre et les multiples acteurs afin de palier à la mort d'Health Ledger) et...dans l'Homme qui Tua don Quichotte. Mais ça c'est pour une autre histoire. Euh...critique

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le 11 juin 2018

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Neo Cosmic

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