Les aventures du baron de Munchausen est un film fou, fou, fou... Un film rempli de fantaisie, de folie et d’irrationnel. Un film aussi excentrique que son personnage principal. L’histoire peut se résumer comme suit : le baron de Munchausen sauve une ville de la menace turque grâce à une histoire racontée par lui même sur ses propres aventures lui ayant permis de sauver la ville alors que celle –ci est assiégée au moment où il raconte son histoire. Oui, il faut suivre un peu, mais ça prend tout son sens au vu du film.
En effet, le thème du film de Gilliam c’est la force des légendes et des histoires. La capacité de la fantasie, du rêve et de l’irrationnel à changer nos vies, à changer les choses, à nous changer nous même. Le baron de Munchausen symbolise une rebellion contre un monde de progrès où tout peut être expliqué où tout est trop contrôlé où on ne peut pas voyager jusqu'à la lune en montgolfière, ni voler en sautant de boulets de canon en boulets de canon. Un monde dans lequel ne subsiste que les bureaucrates, les petits arrangements de basse politique et une science sans fantaisie n’apportant à peu de chose près que guerre et destruction (La partie du film se déroulant chez vulcain ou on voit le dieu et ses cyclopes travailler sur un prototype de bombe nucléaire -totalement anachronique par rapport au siècle des lumières ou se déroule l’histoire-illustre parfaitement cela). Un monde enfin où les rêves et l’imagination débridée puisant leurs sources dans le vieux monde et ses légendes sont à l’agonie. Le baron peut d’ailleurs être vu comme l’incarnation vivante de cette époque révolue et ce n’est pas surprenant qu’il apparaisse comme vieux et fatigué, à bout de souffle, et pourchassé de manière permanente par la faucheuse. Alors que l’aventure et donc la fable commence, celui-ci va miraculeusement retrouver sa jeunesse. C’est interessant de voir que Munchausen n’a pas d’âge défini. Il a l’âge de son état d’esprit. Fringuant et fort lorsqu’il est porté par l’aventure, vieux et souffreteux lorsqu’il abandonne l’espoir. C’est aussi une manière pour Gilliam de dire sans doute qu’on à que l’âge de son cœur et de ses espoirs.
Il faut parler également de l’aspect visuel très réussi du film. De tout les films de Gilliam, c’est clairement celui qui a le plus de choses en commun avec son travail sur le Monty Python’s Flying Circus. La scène d’arrivée sur la lune et l’entrée de Munchausen dans une ville faite de panneaux de bois ressemblant à des décors de théâtre en est un exemple frappant .Terry Gilliam est un merveilleux fabuliste et pour ma part il s’inscrit avec ce film comme un des derniers héritiers d’un cinéma fait de bric et de broc , de bricolages divers,… mais fait avec passion et cette folie indispensable à qui veut vivre une véritable aventure. Ce film de Gilliam est peut-être aussi un des rares équivalent « moderne » des films de George Méliès.
Allez donc suivre les aventures du baron. Vous ne le regretterez pas. Ce film est comme Munchausen lui-même. Il peut paraitre vieux au départ, mais vous vous sentirez rajeunir rien qu’a le regarder. Peut-être parce que comme le baron, les histoires ne meurent jamais vraiment… Les histoires sont éternelles.