Jurassic Paris

Voulant soigner sa sœur Agathe (Laure de Clermont-Tonnerre), paralysée depuis cinq ans, l’exploratrice Adèle Blanc-Sec (Louise Bourgoin, parfois agaçante mais finalement assez adaptée à son rôle) part en Egypte à la recherche de la momie du médecin égyptien Patmosis (Régis Royer), qu’elle veut ressusciter, l’estimant seul capable de trouver comment guérir la jeune fille. Malheureusement, le seul professeur (Jacky Nercessian) capable de donner vie à la momie vient de réveiller par erreur un ptérodactyle vieux de plusieurs millions d’années, qui sème le trouble dans Paris. Adèle va devoir mettre de l’ordre dans ce chaos si elle veut avoir une chance de sauver sa sœur…

Comme d’habitude, quand on regarde un film de Luc Besson, on appréhende beaucoup ce qu’on va y trouver. On s’attend à un scénario écrit avec les pieds, un humour au ras des pâquerettes, et un délire visuel pas forcément du meilleur goût. Evidemment, ce serait mentir d’affirmer que l’on n’a pas trouvé ces éléments dans Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec. Adaptation d’une bande dessinée très inégale de Tardi, le film de Besson s’avère pourtant une étonnante surprise.
En effet, si le scénario s’avère plus sobre qu’habituellement, ce qui ne cache pas ses faiblesses mais les rendent supportables, c’est surtout la reconstitution de bande dessinée du Paris de la Belle époque qui donne tout son souffle au film. Grâce à l’excellente photographie de Thierry Arbogast et à des effets spéciaux réussis, Luc Besson transcende le dessin de Tardi pour en tirer un film à l’esthétique d’un kitsch aussi assumé que délicieux, dont on ne sort qu’à regret.
Il faut dire que plus on avance dans le film, plus l’humour s’améliore, partant du niveau zéro au début du film (début qui laisse craindre le pire) pour culminer dans l’hilarante scène des momies égyptiennes, compensant quelque peu le caractère très pénible de personnages aussi agaçants que dans tous les autres Besson. Pour peu qu’on ne soit pas trop regardant sur le détail, on se laisse donc volontiers embarquer dans une aventure délirante, qui se déguste agréablement, et que la négligence habituelle de Luc Besson ne parvient pas à gâcher réellement.