Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec par Prodigy
Je m'y attendais, mais c'est une catastrophe.
Passons sur le fait que la BD originale, inventive, cynique, souvent féroce, est transformée en une comédie d'aventure grand public avec un humour au ras des pâquerettes sans doute destiné aux gamins de 5 ans (haha il a du caca sur la tête, hihi il ronfle en s'endormant sous sa peau de mouton).
Passons sur le fait que Besson, dont on se demande si c'est le même Besson qui nous a donné - tout de même, et je suis pourtant pas fan du monsieur - des films comme le Grand Bleu ou Nikita qui a torché ce truc ni fait ni à faire, pas cadré, pas monté, pas structuré, filmé comme un épisode de série policière française et mis en musique (atrocement) comme un épisode de Desperate Housewives - avec les petites notes rigolotes pour ponctuer les gags. Des fois qu'on serait trop cons.
Le cinéma français n'est décidément jamais aussi épouvantable et détestable que quand il veut singer l'efficacité des productions américaines, avec ce côté blindé de pognon et sur-fabriqué qui passe pourtant complètement à côté de ce qui fait leur force : la construction scénaristique et narrative, la dramaturgie, le sens du spectacle, de la mise en scène dans tous ses aspects (musique, direction d'acteur, identité visuelle, etc).
Ici, tout le monde (sur)joue mal, à commencer par Louise Bourgoin qui en fait des tonnes dans le genre "la poulbote qui s'en laisse pas compter" sans une once de crédibilité, même quand elle se lance dans les moments à Oscars à chialer sur une soeur dont on n'a strictement rien à foutre.
Les enjeux sont à la fois grotesques et complètement à côté de la plaque, et le film nous demande de passer du rire aux larmes sans susciter une seule seconde l'empathie ni même la sympathie pour des personnages débiles, inexistants, caricatures de caricatures. Et comme le tout vire rapidement à l'accumulation de vignettes à la Jeunet - sans une once de son talent, faux pas déconner - on perd rapidement tout intérêt pour ce truc mal écrit, mal joué, mal réalisé et produit à la va-vite par un véritable amateur. Ce que Besson n'est pourtant pas, il paraît.
Allez, je mets 2 pour l'idée finale, assez marrante.