Amateur de l'oeuvre de Luc Besson depuis Subway, j'apprécie le style du réalisateur qui sait instiller une touche singulière, mélange d'action et d'humour décalé dans la plupart de ses films. Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec ne fait pas exception à la règle.
Sans être la meilleure de ses œuvres, elle apporte une fraîcheur certaine, particulièrement incarnée par la fantasque Louise Bourgoin. Cette dernière, avec la gouaille et l'énergie qu'on lui connaît, dynamise le récit par sa présence tumultueuse. Elle est escortée par une galerie de portraits qui, s'ils n'atteignent pas non plus la truculence des brochettes d'interprètes de Jean-Pierre Jeunet, peuvent y faire songer toutefois. Gilles Lellouche en pandore débonnaire se montre impayable tandis que Jacky Nercession fait un professeur des arts occultes des plus inquiétants auprès duquel le chasseur de fauves habité par Jean-Paul Rouve vise juste.
Luc Besson ne résiste pas au plaisir d'incorporer des clins d’œil à ses précédentes œuvres lorsque le jeune guide d'Adèle en Egypte pharaonique se nomme Aziz, à l'instar du jeune porteur de miroir dans le 5ème élément.
Ce film se situe dans la lignée de ceux que j'apprécie car on y trouve la musique captivant d'Eric Serra et la photographie de son fidèle collaborateur Thierry Arbogast.
Les scènes d'actions et moments d'humour se succèdent sans guère de temps morts dans un Paris rêvé du début du XXème où l'énergie d'Adèle détonne dans ce monde masculin et phallocrate. Alors certes se disséminent ça et là quelques incongruités mais elles servent le propos pour un récit qui n'a d'autre ambition que de divertir en adaptant une bande dessinée tricolore emblématique. Il n'est que jusqu'aux momies animées pour s'amuser et ne pas prendre trop au sérieux cette historiette cinématographique.
Je consens aux esprits chagrins que ce film n'a pas la puissance évocatrice du 5ème élément ou la force émotionnelle de Léon ou Nikita. On est là en face d'un gentil divertissement qui égaye de façon satisfaisante un dimanche soir devant son petit écran. Adèle, sans être extraordinaire, se révèle plaisante.