A l'époque contemporaine du film, le baron Munchhausen raconte lors d'une soirées les aventures d'un ancêtre du XVIIIe siècle, le baron de Munchhausen, jusqu'à son fameux boulet de canon.
Aujourd'hui, en citant le nom, on pense plus au (bon) film de Terry Gilliam et le désastre que ça a été concernant le business. Mais ne faut pas oublier qu'il existe une autre adaptation luxueuse du roman, tournée durant la Seconde Guerre Mondiale par le IIIe Reich, qui profitait de sa mainmise sur l'Europe pour diffuser leurs films. Il y avait certes des productions à tendance antisémites dégueulasses (je me souviens d'un Titanic où on accusait le peuple juif d'avoir fait couler le bateau !) mais parfois d'autres choses plus inoffensives. J'avais déjà écrit sur ce très joli film qui était La ville dorée, et Munchhausen est aussi une production de cette époque, tournée en couleurs avec le procédé Agfacolor (ce qui donne à l'image une teinte maussade), mais sans citer son origine, c'est clairement pour la famille. Bien qu'on puisse dire que la vision du peuple africain y soit quelque peu caricaturale...
Le film est assez sympathique, porté par des trucages parfois spectaculaires (comme la fameuse scène du boulet de canon), et des décors très riches, comme un endroit qui pourrait faire penser à Venise. Mais il y a deux gros soucis, à savoir d'une part la mise en scène d'une grande platitude, avec beaucoup de gros plans, et l'acteur principal qui joue Munchhausen, Hans Albers, d'une grande fadeur. Mais en dépit de cela, ça reste plutôt classieux, assez ambigu sur la réalité des histoires du Baron, et il aura fallut attendre 2016 pour le voir de nouveau dans une version intégrale.