Indy Part II: The Wrath of God

Après avoir affronté les Thuggees et perdu de vue Willie Scott (qui finira mariée à une huile d'Hollywood - dixit une version non filmée - et allusion au mariage de Capshaw avec un certain Spielberg), notre archéo-pilleur préféré va se lancer sur l'un des objets les plus mythiques de l'Humanité, la fameuse Arche d'Alliance (Ark of Covenant, in OV).

Mais qu'est-ce que l'Arōn Ha'brēt (notre Arche d'Alliance, en Hébreux)
Ce serait un long coffre d'acacia recouvert de feuillures d'or et surmonté de 2 chérubins se faisant face.
Ce mythique coffre renfermerait selon:

• la tradition biblique (chapitre 25 Verset 22 du Livre de l'Exode), les tablettes de la loi (les fameux 10 Commandements que Moise aurait gravés) mais aussi le fameux Bâton d'Aaron (qui inspirera le gimmick d'Excalibur dans la légende du Roi Arthur) y seraient conservés,




• ou dans la religion Juive et Islamique, la copie originale de la Thorah (verset 248 de la Sourate, dans le Coran).

Ce "divin" réceptacle aurait été construit par Bezalel et Oholiab (d'après l'Exode) ou par Moise lui-même (selon le Deutéronome, 5ème livre de la Thorah).

C'est donc ce mythique coffret qui sera choisi par la prod pour figurer en tant que seconde quête de notre Indy...

Le Dr Jones va donc retrouver une vieille amie d'enfance en la personne de son ex, Marion Ravenwood.
Marion est la fille du mentor d'Indy, recherché activement par les Nazis, car il serait en possession d'un artefact indiquant l'emplacement du réceptacle des tablettes, où furent inscrites les légendaires 10 Commandements...

The Idol Temple by John Williams

Outre le gimmick de l'intégration du logo Paramount à un élément du décor (ici, ce sera une montagne réelle qui remplacera celle du studio), le réalisateur y glisse déjà quelques références à son pêché mignon: les aventures de l'agent 007.

En effet, il y a:

• un personnage du nom de Katanga (un patronyme très particulier, réminiscence de Live and Let Die),




• une base secrète cachée sur une ile (remember The Man With The Golden Gun ou encore You Only Live Twice),




• les multiples déplacements de par le monde,




• un code vestimentaire spécifique...

Il y glisse aussi une private joke à son Duel (le camion menaçant apparaissant dans le rétroviseur de la voiture de Belloq) et nous présente la relation conflictuelle entre Indy et les serpents, qui réapparaitra à chaque fois...

La galerie des personnages est très hétéroclite mais bien définie:

• Harrison Ford est parfait dans son rôle (déjà) iconique de l'homme au fouet,




• Karen Allen y interprète une femme forte, tout en étant d'un charme irrésistible (son sourire franc et lumineux y faisant pour beaucoup),




• John Rhys-Davis est un Sallah adorable,




• Paul Freeman est excellent dans le rôle nuancé du rival de Jones,




• Ronald Lacey est délectable en officier glaçant de la Gestapo,




• et enfin, Denholm Elliott compose un Marcus Brody marquant.

Sur un excellent scénario de Lawrence Kasdan - basé sur une histoire de George Lucas et Philip Kaufman -, Spielberg délaisse les extraterrestres (après son doublé Close Encounter et E.T) et se penche sur deux sujets qui lui parlent intimement: la Foi et la période Nazi.

Le réalisateur met en image très efficacement ce récit trépidant et dépaysant (du moins, pour ceux ne vivant pas au Maghreb) et réussit à mêler adroitement l'action et la réflexion spirituelle.
L'humour n'est pas en reste mais ne phagocyte pas pour autant la tonalité générale, ce qui est fort louable.

Il y est donc question de théologie sur la foi originelle, de la recherche d'une arme militaire ultime pour gagner une guerre, mais aussi d'une critique à peine voilée sur l'archéo-pillage, ce qui mène à un manque flagrant de respect envers les croyances mystiques.
A ce titre, le final Apocalyptique restera dans les mémoires de par son côté mystico-horrifique, avec les visages des bad guys qui fondent ou brûlent après avoir oser regarder le mystère de la Foi en face. Le tout illustré par la partition de John Williams s'empare de cette aura touchant aux fondements même des croyances, en se parant de moments funestes et grandiose.

The Miracle of the Ark by John Williams:
https://www.youtube.com/watch?v=diq1-cpk8Q4&list=PLkLimRXN6NKxP8_gfVmm5JYsbRBXQHy-p&index=21

En résumé, Raiders of the Lost Ark est un véritable film d'aventure divertissant, mais avec une profondeur mystique qui apporte une plus-value certaine par rapport aux blockbusters de l'époque.

"It's beautiful...It's beautiful !!"

End Credits by John Williams:
https://www.youtube.com/watch?v=JIB17dFYoVo