Indiana Jones est un beau salaud !
D'abord, il fait de l'archéologie comme un pilleur de tombe qui fouillerait en char d'assaut, et, en cela, diffère assez peu du méchant de l'épisode, son alter ego français maléfique.
Ensuite, sous ses airs de professeur timide se cache un pervers bien sale qui avoue sans vergogne avoir séduit une Karen Allen que l'on imagine alors bien jeune...
Enfin, Indiana est un joli mélange de masochiste outrancier (John McLane, à côté est une petite fiotte), doublé d'un sadisme goguenard. Il faut voir son ricanement pervers lors de la superbe poursuite en camion, lorsqu'il envoie dans le décors un nombre impressionnant d'individus et véhicules en tous genres. Avec ça, une conscience élastique au possible, capable de bâillonner de nouveau une jeune femme amoureuse pour le bien de sa mission, jouant avec l'autochtone comme moi avec mes abonnés, et faisant, finalement assez vite table rase des types qui se mettent entre lui et ses intérêts.
De ces attributs, Harrison Ford, magnifique de bout en bout, créé un des personnages les plus héroïques de l'histoire du cinéma, parfaitement humain et complètement attachant. Il réussit à retrouver la force des grands personnages de l'âge d'or hollywoodien en leur apportant cette petite touche de modernité qui s'appelle la crasse.
Suant et saignant comme personne, le bougre arrive aussi à être un héros romantique presque parfait, petit miracle qui a peu d'équivalent et que, exceptionnellement, Spielberg ne gâche pas, parvenant à rendre mythique une silhouette, une ombre, en particulier dans une séquence d'introduction magistrale. En plus, pour une fois, Lucas ne nous a pas sorti d'aliens, et ne laisse sortir que le bon côté de son oeuvre (le côté Han Solo, donc...).
Equivalent cinématographique d'un album de Tintin, le film représente l'aventure à l'état pur, se revoit indéfiniment avec le même plaisir d'enfant et continue à rendre terriblement pathétiques tous les ersatzs que son succès a pu engendrer.
Par ailleurs, c'est le premier film que j'ai vu au cinéma, j'avais cinq ans, je faisais des bêtises, c'était ma punition de l'époque, probablement pour laisser deux heures de tranquilité à mes parents, alors, inutile d'essayer de me contredire, Philistins inopérants !