Kinichi et Akiko se rencontrent en rendant tous deux visite à leur père respectifs… en prison. Ils passent la journée ensemble, puis se quittent plus ou moins fâchés. Conquis par les quelques Masumura vus jusqu’alors, je me lance dans sa filmographie, dont Les Baisers est sa première réalisation. Belle petite histoire racontée en 1h15, jeunesse japonaise en ces années 50 finissantes, en rupture avec la tradition, envie de s’amuser, de se libérer du passé familial, de se faire sa place. Tout l’enjeu pour ces deux jeunes gens est de choisir quelle voie ils suivront, Kinichi s’affranchira-t-il de ses indignes de parents en choisissant Akiko, cette dernière fera-t-elle de son corps un produit afin d’obtenir la caution pour faire sortir son vieux de taule (déjà qu’elle est modèle pour peintre...) ?, bref choisiront-ils de se vendre ou de rester entier, se résigneront-ils à devenir ce que leur entourage souhaite, ou donneront-ils une chance à leur sentiments naissants ? Le sort de l’un est entre les mains de l’autre. Pas de kimono ni de tatami, mais des pères en prison et une mère qui a largué les amarres, un bord de plage et des maillots de bain, une patinoire et une discothèque, des baisers et des coups de poing. (vu en 2020)