Comme toujours chez Garrel il est question d'un couple, d'une banale histoire de jalousie dans un milieu un peu bourgeois. Ici Garrel semble raconter sa propre vie, il fait tourner sa compagne, son fils, son père et surtout il joue quasiment son propre rôle, il change juste son prénom (il a l'habitude de tourner en famille mais là...) dans une histoire où sa femme prend la mouche car il choisit une autre actrice pour l'incarner au cinéma. Tout part de là. On voit alors sa femme chouiner auprès de l'actrice pour qu'elle lui "redonne" son propre rôle, on la voit essayer de manipuler, de renverser la situation, de passer en position de force en faisant la morale... On sent toute la fourberie de cette femme prête à tout pour obtenir gain de cause, pour obtenir ce qu'elle pense être la justice.


Comme toujours chez Garrel, on a de très beaux dialogues sur l'amour, parmi les plus beaux, pas forcément réalistes, mais ils n'en restent pas moins vrais et touchants. Ses films, je les vois comme une introspection de la part du réalisateur, mais aussi pour le spectateur qui forcément peut s'identifier aux personnages et voir ses propres comportements amoureux au cinéma.


Le noir et blanc est peut-être moins beau que dans ses films récents (ou dans Liberté, la nuit dans les plus anciens) mais il arrive toujours à capter quelque chose chez ses acteurs, un regard, une expression. J'aime beaucoup la manière avec laquelle il filme son propre père qui lui donne des conseils pour reconquérir sa femme qui n'a rien trouvé de mieux que de tout faire pour rendre Garrel jaloux à son tour... On sent tout le respect que peut avoir Garrel pour son père et ce qu'il dit est assez beau également. Je retiendrais une phrase, qui dit que pour terminer une relation, c'est comme pour la débuter il faut être deux.


Après ce n'est pas le meilleur Garrel que j'ai vu, je l'ai trouvé un peu long sur la fin et d'ailleurs la fin je ne suis pas certain de l'avoir comprise, mais ça reste une fois de plus un beau film qui dit des choses sur le couple, sur l'amour en toute beauté.

Moizi
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le 26 mai 2017

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