Les notables d'une ville de province organisent des parties fines lors desquelles ils violent des enfants enlevés ou loués par leurs parents.Un de ces gamins s'échappe et,hasard de la coïncidence,est recueilli par une femme dont le petit garçon a disparu mystérieusement des années plus tôt.Comprenant que cette disparition est en lien avec le réseau de pédos,elle entreprend d'enquêter sur lui et de se venger.Jean-Pierre Mocky,réalisateur,scénariste,avec Alain Moury,et monteur de ce film s'attaque à un sujet gravissime,celui de la pédophilie en réseau oligarchique.C'est un thème trop rarement traité au cinéma,et pour cause serait-on tenté de dire compte-tenu du nombre de pédophiles grouillant dans le milieu du showbiz,et c'était une saine initiative que de le choisir.Hélas,comme il le faisait régulièrement,JPM se loupe totalement en se contentant de livrer un accablant revenge movie qui se dispense d'évoquer le sujet en profondeur et de manière sérieuse,ce qui est aggravé par l'ahurissante nullité d'une oeuvre filmée pire qu'une série Z d'amateur,au scénario d'une ineptie hallucinante et aux dialogues dignes d'un atelier d'écriture pour mongoliens débités par des interprètes ânonnant leur texte moins bien que des élèves de maternelle récitant une poésie,au point qu'on se demande parfois si on n'assisterait pas à une parodie,sans oublier les scènes "d'action" surréalistes lors desquelles les coups ne sont clairement pas portés.Mocky s'est plaint amèrement que son film ait été interdit,mais s'il n'est pas sorti en salles c'est surtout parce que les distributeurs n'ont pas voulu prendre le risque de diffuser ce qui constitue un crime contre le cinéma,ce qui se comprend parfaitement à la vision du machin.Ceci dit,il est vrai qu'il y a eu interdiction dans un premier temps et que ça pose question.OK,le ministre responsable de cette décision était Donnedieu de Vabres,pas précisément un Prix Nobel,mais on peut tout de même s'interroger quant aux motivations de cette censure.Quoi qu'il en soit,ce n'est pas avec cette misérable bouse que notre justicier de pacotille risquait de faire trembler les réseaux occultes.Le film montre une bande de bras cassés inorganisée qui se fait démanteler en moins de deux par une bonne femme en surpoids sur le retour et un armurier décati,avec des types incapables de surveiller un enfant qui devait pourtant être l'attraction de la soirée.Franchement les mecs,au-delà de leur saloperie,prêtent plutôt à rire,ce qui n'était sans doute pas le but recherché.Tout ceci est fort dommage car la pédophilie est un des trucs les plus dégueulasses qui existent,et le sujet aurait mérité de faire l'objet d'un film sérieux et digne de ce nom,pas de cette sinistre plaisanterie.C'est d'autant plus regrettable que Mocky avait eu la bonne idée de viser les pires prédateurs de ce milieu pourri,ceux de la haute société,ceux qui sont protégés et jamais inquiétés,ou trop tard.Le titre du film s'inspire de l'affaire des ballets roses qui,en 59,a mis en cause le président de l'Assemblée Nationale de l'époque,André Le Troquer.Mais bien d'autres affaires ont surgi depuis,suscitant une scandaleuse inertie de la Justice et un coupable silence des politiques et des média.On étouffe,on ne poursuit pas,des témoins disparaissent de manière étrange,les copains et les coquins de l'oligarchie se couvrant les uns les autres,à croire qu'ils sont tous impliqués.De l'affaire Jimmy Savile en Angleterre à l'affaire Dutroux en Belgique,en passant par l'affaire Emile Louis dans l'Yonne,l'affaire Alègre à Toulouse,le réseau d'Angers,l'affaire d'Outreau ou les dossiers Zandvoort,toujours les mêmes lampistes qui portent seuls le chapeau,les mêmes juges qui sabotent les procédures,les mêmes silences médiatiques,les mêmes "accidents" éliminant les témoins gênants,jusqu'à l'incroyable affaire Epstein,où des noms,et non des moindres,ont été enfin divulgués mais dont personne,bizarrement ,ne parle plus tandis que le principal protagoniste se "suicide" dans une prison ultra-sécurisée alors que d'autres,dont le désormais célèbre Brunel,restent étrangement introuvables.Pour en revenir au film,signalons que la musique est comme d'hab de Vladimir Cosma et qu'elle écorche gravement les oreilles.La photo,médiocre, est signée Edmond Richard,Jean-Paul Sergent étant encore cadreur à l'époque.Mocky n'ayant vraiment pas un rond pour produire son navet,il n'a embauché aucun acteur connu et a,comme il le faisait en pareil cas,endossé le rôle masculin principal,celui du bon personnage naturellement.Dans le même ordre d'idée il a engagé comme vedette féminine sa compagne Patricia Barzyk,qui avait à ce moment-là visiblement suspendu son régime.Les autres emplois ont été dévolus aux traditionnels comparses du réalisateur,François Toumarkine,Michel Bertay,Dominique Zardi,Jean Abeillé,Nadia Vasile,Jean-Pierre Le Cloarec,Christian Chauvaud,Michel Stobac et Emmanuelle Weber.Plus Alain Fourès,le fiancé de Nathalie Nell dans "L'amour violé",qui joue le rabatteur d'enfants.