Fade et brouillon
Fade et brouillon sont les deux mots qui viennent tout de suite à l'esprit après avoir visionné ce film. Brouillon parce que le réalisateur use et abuse des ellipses et qu'on a du mal à suivre une...
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le 19 déc. 2018
Vendue sous le sobriquet trompeur de La Charge des rebelles, cette œuvre de Carlos Saura, pour les cinéphiles que nous sommes, souffre d’un malentendu dès son incarnation marchande. La jaquette DVD nous promet une Lea Massari blonde et radieuse, vision fantasmée qui ne trouve jamais d’écho dans le film, ce qui est bien malheureux.
Pourtant dès l’ouverture, Saura capte l’attention avec une bande-son délicate et l'air fermé de Ventura, qui s’impose ici dans un rôle d’antagoniste austère. La simplicité de la mise en scène, presque ascétique, trouve son élan dans les premières quinze minutes qui se concluront par le duel Ventura/Rabal, intriguant d'originalité. Ce bref sursaut de tension promet un récit de rise and fall centré sur le bandit El Tempranillo, censé être une figure charismatique du banditisme espagnole.
Cependant, cette promesse initiale s’essouffle rapidement. Rabal, dans le rôle-titre, manque de consistance : son personnage, vieillissant pourtant subtilement au cours du récit, reste fade. Lea Massari, quant à elle, s’enferme dans le stéréotype de la femme modeste écrasée par les vicissitudes de l’époque. Enfin, Leroy-Beaulieu, incarnant un rebelle politisé, fait une apparition tardive et insuffisante pour redonner du souffle à une intrigue plate comme un foutu frisbee.
Saura, habituellement plus inspiré dans son traitement de l’humain et du politique, livre ici un film chiant. Ce qui aurait pu être une fresque universelle sur la chute d’un héros du folklore ibérique devient un exercice ennuyeux sans transcendance.
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il y a 4 jours
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