Première adaptation de la pièce de Gorki, avant celle de Kurosawa. On comprend ce qui a séduit Renoir, grand amateur de théâtre, dans ce joli mélodrame au final optimiste. La galerie de personnages correspond tout à fait à celle que l’on retrouve habituellement dans sa filmographie. Les personnages joués par Jouvet et Gabin sortent du lot, le premier incarne un baron ruiné qui se détache peu à peu de tout bien matériel et qui ne rêve que du plaisir simple de pouvoir s’allonger dans l’herbe, le second joue un cambrioleur qui bien évidement rêve de choses bien plus matérialistes, une vie simple et concrète qui lui est refusée. Les deux vont nouer une amitié improbable, mais solide. Renoir échappe habilement au « théâtre filmé » grâce à une mise en scène mobile qui utilise parfaitement l’espace et les décors, ce qui en fait l’un de ses films les plus plaisant.