Claude (Gérard Philipe) est un professeur de musique et compositeur à ses heures perdues. Seulement, il manque d’argent et vit complètement hors de la réalité. Il faut dire que, contrairement à la vie réelle, ses rêves lui offrent exactement la vie qu’il souhaiterait mener, jetant dans ses bras toutes les femmes qui l’entourent dans la réalité. Mais vient toujours un moment où il faut se réveiller…
Après la réussite que fut La Beauté du diable, René Clair retrouve Gérard Philipe dans cette comédie certes moins élevée, mais tout aussi sympathique. Le réalisateur y fait encore une fois preuve de l’excellence de ses artifices de mise en scène, parfois superficiels, mais d’une inventivité constante. D’autant que ces artifices n’apparaissent jamais vains, étant ici mis au service d’un propos intéressant (que reprendra Woody Allen dans son excellent Minuit à Paris) selon lequel on n’est jamais aussi bien qu’à l’époque où l’on vit.
Cette leçon, René Clair la fait passer avec une admirable légèreté, grâce à un casting d’exception, et à un scénario qui mêle habilement le rêve et la réalité. Un mélange qui culmine dans un final rempli à la fois d’humour, de poésie et d’onirisme qui contribuent à faire de ce film une perle tout-à-fait délicieuse, au charme inégalable.