A mon grand regret, je semble être atteint d'une incompatibilité envers le cinéma indépendant US, bien souvent narcissique, calculé et shooté à la truelle, du moins à mes yeux. N'ayant pas apprécié plus que ça "Greenberg", le seul autre film de Noah Baumbach que j'ai vu, je ne donnais pas cher de la peau des "Berman se séparent". Et pourtant...
Dès les premières images, le ton est donné: on est bel et bien devant un film indépendant (new-yorkais qui plus est), avec tout ce que ça implique de plans chaotiques, de musique dans l'air du temps, de situations décalées et de digressions sur l'art ou la vie. Mais étrangement, la mayonnaise a eu cette fois une douce saveur, pour des raisons qui m'échappent encore.
Le cinéaste observe une famille en pleine destruction, en plein chaos, nous familiarisant avec des personnages d'abord antipathiques mais bien plus sensibles une fois grattée la croute, révélant leurs fêlures et leurs angoisses petit à petit au cours d'un récit peu novateur mais attachant, parfois même drôle.
Porté par un excellent casting, "Les Berkman se séparent" ne me réconciliera certainement pas avec le ciné indie mais a eu le mérite de ne pas me mentir, de me parler avec sincérité tout en passant du bon Pink Floyd.
P.S: un grand bravo à moi-même pour avoir reconnu une Alexandra Daddario encore inconnue en mode ultra-furtif.