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Sous l'impulsion du phénomène qu'a été L'équipée sauvage, puis le personnage de Jean Dean dans La fureur de vivre, s'était créée une sous-culture nommée les blousons noirs, située à peu près du milieu des années 1950 jusqu'au début des années 1960. C'étaient le plus souvent des ados rétifs à l'autorité, le plus souvent parentale, avec parfois des voyous, mais surtout des gens qui voulaient jouir de la vie avec manières le plus souvent peu conformes à l'époque, notamment en terme de violence et de sexualité.
Dans le cinéma, outre le film avec Marlon Brando, il y a des tas de blousons noirs, comme Terrain vague, Grease, Cry-baby ou même le personnage de Fonzie dans la série Happy days, mais le phénomène s'est également exporté en Suède, où ceux-ci étaient nommés Raggare, tout comme le titre du film dont je parle ici.


Il s'agit de jeunes issus de la ville de Stockholm, qui partent en banlieue et dont le lieu de regroupement est une cafétéria. Les filles détiennent leur virginité comme un trophée, et les plus jeunes qui n'ont pas de voiture veulent en voler une montrer que eux aussi sont des voyous. Le chef de cette bande, joué par Bill Magnusson, a une copine, Christina Schollin, qu'il considère plus comme sa chose que quelqu'un pour qui il a des sentiments. Sauf qu'elle fricote avec un autre type dans un coin de la ville, et qu'elle va être humiliée par le reste de la bande qui lui balancent de la boue au visage et sur sa robe. Elle va être secourue par un autre membre, plus gentil cette fois, à qui elle va lui proposer de sortir ensemble. Et ça ne va pas plaire au boss...


C'est clairement un film à prendre pour son côté sociologique, à savoir une certaine jeunesse suédoise à la fin des années 1950, dont le langage est plutôt fleuri et où la sexualité est clairement évoquée, davantage d'ailleurs par les jeunes femmes qui le vivent sans aucun complexe. D'ailleurs, il y a deux plans où on va voir l'actrice Christina Schollin dans le plus simple appareil, ce qui parait fou à cette époque ainsi qu'un orgasme qu'elle va avoir parce qu'on lui écarte les cuisses (!). C'est non seulement dans la révolte, avec des guerres intestines, mais aussi dans l'inspiration de ce qui marchait à l'époque. Je veux citer en particulier une jeune femme qui monte sur une table pour danser ; là, on pense tout de suite à Et Dieu créa la femme, où celle-ci reprend à peu près les gestes sans équivoque de Brigitte Bardot, en exaltant son corps devant les mâles en transe autour d'elle. C'est plus rapidement suggéré, mais il y a très peu d'adultes dans l'histoire, mais le peu qu'on voit est clairement déficient, une manière de montrer que eux ne comprennent rien.


Le film semble piocher un peu de partout, surtout chez les américains avec La fureur de vivre, mais une réalisation qui tend vers une image noir et blanc assez sombre, et qui montre plus un constat d'échec sur ces jeunes, voire cette période. C'est pour que Les blousons dorés, qui est d'ailleurs sorti au cinéma en France, est au fond intéressant.

Boubakar
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le 27 avr. 2021

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