Suite au succès de l’émission Saturday Night Live diffusée sur NBC, le cinéma s’est donné libre cours à l'imagination des producteurs afin de convertir l’émission musicale en un long-métrage qui a fait beaucoup de bruit à sa sortie sur le grand écran. Les Blues Brothers apprennent que leur orphelinat où ils ont été élevés va être rasé. Afin de faire en sorte que cela n'y arrive pas, les deux frères partent retrouver et rassembler les musiciens de leur groupe afin de remettre leur réputation en jeu par une tournée de concerts comme ces derniers l'ont fait avant que Jake soit mis derrière les barreaux. Le problème, c'est ce que ces chanteurs sont incorrigibles pour se faire un nombre ébouriffant d’ennemis pendant leur mission. Ces derniers vont tout faire pour se venger de leurs actions irrespectueuses.
Un scénario de base très simple à saisir et surtout bien écrit pour alimenter le film d’un humour accrocheur et permanent pendant tout le long-métrage truffé de sketchs, de courses poursuites cartoonesques et des scènes musicaux dégageant une ambiance de grande convivialité et mémorables. Le réalisateur John Landis a réalisé son film sans mettre une seule limite à son délire réjouissant. Ça se voit direct dès la première scène de course-poursuite et ça se confirme sans nous accorder une seule pause pendant toute la durée de la production avec de la bande de son magistrale qui s'accorde sans accroc avec l’atmosphère du film.
Si le film a tellement marqué à vie les cinéphiles, c’est bien grâce aux interprétations des acteurs John Belushi et Dan Aykroyd formant un duo du tonnerre et atypique. Deux gaillards ayant un jeu d’acteur différent de l’un à l’autre mais faisant parfaitement la paire pour camper Jake et Elwood Blues. Dans leurs tenues composées de costards cravates, de lunettes, de chaussures en cuir, de pantalons tout en noir et de chemises blanches, John Belushi et Dan Aykroyd ont déjà leurs personnages dans la peau. Ils n’ont qu’à s’amuser entre eux pour qu’on puisse se délecter de leur compagnie. Des vrais chanteurs et comiques imperturbables et flegmatiques aux allures de gangsters.
S’opposant à eux, on remarque la présence de la fameuse Carrie Fisher, connue pour son rôle de la princesse Leia dans la saga Star Wars, interprétant une vilaine et fourbe femme qui n’a pas peur d’employer des gros calibres pour tout foutre sur la gueule des Blues Brothers. Un obstacle à ne pas nier en plus des autres ennemis qui ont toutes les raisons d’en vouloir aux Blues Brothers pour leur faire cesser leur tournée illico presto. Ce film est bien plus qu'une simple comédie musicale, c’est un long-métrage que le réalisateur a eu comme audace de réunir et d’exposer des grands et réputés talents des années 70 tels que James Brown ou Ray Charles se livrant à cœur joie d’animer le film avec leurs meilleures compositions musicales.
Du rythme, de la joyeuseté, du chant et de la danse, la production est une vraie bouffée d’air où la musique est plus qu’un enchantement. Plus on avance dans le film, plus c’est un bonheur et un plaisir qu’on ressent avec une tension hostile de la part des ennemis créée par les Blues Brothers qui ne fait qu’augmenter. Sous une mise en scène et un montage bien plus qu’impeccables, on est gâté par un lot de scènes irrésistiblement drôles tel que celle du restaurant luxueux ou les Jake et Elwood font tout pour dégoûter les clients autour d’eux. Toutes sortes de sketchs du même genre se succédant avec fluidité et sans sentir le moindre ennui. De plus, le film ne s’étire pas seulement qu’avec des scènes musicales, son intérêt de visionnage est renforcé par des courses-poursuites abasourdissant sans qu’on puisse compter le nombre de casse de bagnoles pour que ça se finit en un bordel invraisemblable comme celle du centre de commercial.
La fin conclut avec merveille et magique le long-métrage où on ne se limite pas en moyen pour arrêter une bonne fois pour toutes les Blues Brothers. Ce film renverse tous les codes habituels des comédies musicales et des films d'action avec des courses-poursuites en bagnoles. Un classique inestimable et jubilatoire qui a été géré haut la main par un réalisateur ayant contribué à le mettre en œuvre avec génie et passion. Une grande marque de référence de la comédie musicale et de courses-poursuites techniquement rarement vue au cinéma. Et quel plaisir sensationnel d'entendre des morceaux dignes du talent de ces deux frères incontournables dont particulièrement Everybody Needs Somebody To Love qui fait lever tout un public en toute simplicité pour être applaudis ! 10/10
Il y a 160 kilomètres d'ici à Chicago, nous avons un réservoir plein d'essence, un demi paquet de cigarettes, il fait noir et nous portons des lunettes noires. En route.