Bien que touchant à plusieurs moments et très entreprenant dans sa réalisation, Les Bonnes Etoiles ne parvient pas à convaincre tant trop d'éléments semblent délaissés par le réalisateur, au point de perdre ses spectateurs pendant un temps non négligeable du long-métrage.
Les Bonnes Etoiles raconte une histoire extrêmement intéressante dans le fond. Une femme dépose son nouveau né devant une boîte à bébé, et l'abandonne en espérant pour lui le meilleur des destins. Deux hommes, trafiquants d'enfants, décident de le récupérer afin de le revendre et empocher quelques millions de wons. C'est sans compter sur deux policières qui les prennent en filature... Ce film nous fait parcourir la Corée du Sud à travers un road-trip semé d'embuches, d'espoir, et de mélancolie.
Les Bonnes Etoiles reste un bon film pour plusieurs raisons. La première est sans aucun doute la réalisation, qui suit excellement le chemin des protagonistes à travers la Corée, alternant plans intimistes très réussis, et scènes de paysages particulièrement belles. Plusieurs instants très audacieux m'ont marqué, car ils concentraient une accumulation absolument parfaite entre la réalisation, le jeu des acteurs, les dialogues, la bande-son... Je pense notamment à la grande roue pour ceux qui l'ont vu, peut-être serez vous d'accord avec moi. Certaines scènes sont vraiment très réussies et concentrent la principale force du film. Dommage qu'elles soient rares, mais lorsqu'elles arrivent c'est vraiment quelque chose, tant elles sont puissantes visuellement et émotionnellement.
Mon avis est ensuite partagé lorsqu'il s'agit des autres éléments du film. J'ai passé beaucoup de temps à attendre que les choses éclatent, que la trame évolue significativement. J'ai trouvé les rebondissements mal amenés et sans réel impact pour le spectateur. Les Bonnes Etoiles donne l'impression d'être lisse 95% du temps, sans véritable âme ni profondeur, alors que le sujet s'y prête justement particulièrement. La fin temps attendue est d'après moi baclée et particulièrement frustrante. Pourquoi détailler autant toute l'histoire jusqu'à son dénouement, pour ne consacrer à ce dernier qu'un mystère exagéré qui sonne trop comme une facilité du réalisateur/scénariste Hirokazu Kore-eda ? La fin n'est pas satisfaisante au regard du développement extrêmement poussé du reste de l'histoire. Surtout que ce développement n'est justement pas à la hauteur, étant donné que malgré son caractère très détaillé, il ne captive pas le spectateur et ne l'accroche pas aux personnages, eux-mêmes jamais vraiment convaincants, par manque d'expressivité peut-être. Quelque chose manquait à l'histoire, difficile de dire quoi, c'est probablement plus compliqué que simplement du rythme. Dans tous les cas, le spectateur se retrouve face à une indéniable difficulté d'immersion.
Ainsi, malgré la beauté du sujet et la puissance de certaines scènes, Les Bonnes Etoiles laisse derrière lui un goût d'inachevé, s'avérant immanquablement frustrant pour le spectateur, lui qui pouvait légitimement espérer plus d'un long-métrage au synopsis si alléchant.
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